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La Chasse humaine

12 Mar - 09 Avr 2005

Un aller et retour entre littérature et peinture, entre visuel et textuel. L’artiste s’inspire d’œuvres classiques tel le portrait de Madame de Pompadour par Boucher. Il le reproduit en transformant la palette chromatique et le cadrage et y superpose un texte. Ses estampes procèdent du même principe et sa vidéo réinterprète la relation entre Mme de Pompadour et Louis XV. Lorsque le passé inspire le présent.

Communiqué de presse
Ken Aptekar
La Chasse humaine

Artiste américain, Ken Aptekar partage sa vie entre la France et les Etats-Unis depuis de nombreuses années. Cette première exposition personnelle française est conçue autour d’un personnage historique français que l’on ne s’attendrait pas à rencontrer au détour d’un centre d’art contemporain : La Pompadour. L’artiste réunit à l’Espace d’art Camille Lambert un ensemble de toiles récentes exposées pour la première fois, une vidéo ainsi que des estampes.
La pratique de Ken Aptekar répond à un processus bien spécifique. Il se réapproprie des œuvres d’art classiques.

Au début des années 1990, l’œuvre de Rembrandt constitua un de ses premiers répertoires. Pour la série qui nous occupe, commencée il y a environ trois ans, l’artiste a travaillé à partir de portraits de Madame de Pompadour par François Boucher ou encore de scènes de chasse de Jean-Baptiste Oudry. Ken Aptekar ne réalise pas de simples copies. Il se distancie des toiles prises en référence grâce à un recadrage ainsi qu’à l’emploi d’une gamme chromatique modifiée.
Au cours de l’étape suivante, l’artiste agit en véritable iconoclaste. Il perce les panneaux de bois des peintures afin d’y superposer une vitre gravée d’un texte. Simple mot, question ou véritable récit, l’inscription interfère avec le sens de l’image tout autant que celle-ci oriente la lecture de l’écrit. Le propos de Ken Aptekar prend corps dans le rapport que le regardeur va établir entre le texte et l’image. De plus, le visiteur devra se mettre en position de voyeur et prolonger sa vision au delà de la vitre et du reflet de sa propre image.

Les estampes exposées procèdent de la même technique de réalisation à partir de planches de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Cet ouvrage répond à l’ambition d’universalisme de l’époque mais sans pouvoir répondre à tout. Les aphorismes sur la vie et ses aléas que Ken Aptekar superpose aux planches illustrent certaines de ces béances.

Quant à la vidéo, l’artiste s’y met en scène au cours de transformations successives en Louis XV et Madame de Pompadour. Par cette mascarade, Ken Aptekar nous interroge sur les liens de pouvoir qui ont pu unir ces deux personnages historiques, mais aussi sur ce qui fait un homme ou une femme et au-delà sur des questions identitaires qui sont au cœur de ses préoccupations d’artiste et d’individu. En se grimant en favorite du roi, ne questionne-t’il pas la position de l’artiste dans la société, en effet leur souci de plaire ne peut-il pas être comparé ? Dans cette «chasse humaine», les visiteurs de l’Espace d’art contemporain Camille Lambert sont invités à une chasse de sens qui s’avère fructueuse et personnelle.

Ken Aptekar
Ken Aptekar est né en 1950 à Détroit.

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