L’exposition « La Chasse » au MRAC de Sérignan présente de nouvelles œuvres de Lucy Skaer et d’autres réalisées au cours des cinq dernières années. Des installations dans lesquelles images et objets sont transformés pour mettre en évidence les processus par lesquels nous attribuons un sens aux choses qui nous entoure et que nous pensons connaître.
Les installations de Lucy Skaer réinterprètent les objets familiers
Cette première exposition personnelle de Lucy Skaer en France dévoile des installations qui mêlent de nombreuses techniques, parmi lesquelles la sculpture et le dessin occupent une place importante. La pratique de Lucy Skaer consiste à collecter divers objets et images qu’elle manipule de multiples manières pour les transformer jusqu’à les rendre abstraits bien qu’identifiables.
Nourrie par l’histoire de l’art, l’œuvre de Lucy Skaer se construit sur des prélèvements et références qu’elle réorganise par des jeux de répétition, de croisement, de décalage d’échelle et de détournement. A travers l’interprétation personnelle mais évocatrice d’éléments du passé se dessine l’essence même des objets et matériaux. D’aspect varié, toutes les installations visent le même objectif : révéler les mécanismes qui nous permettent de donner du sens aux choses que nous aimons et qui nous semblent familières.
L’œuvre de Lucy Skaer, du prélèvement à la transformation
L’exposition présente une nouvelle réalisation de Lucy Skaer qui résulte d’une coproduction entre le MRAC et la Biennale de Rennes « Incorporated ». Cette installation intitulée Eccentric boxes a été produite dans et à partir de la maison familiale de l’artiste. Depuis plusieurs mois Lucy Skaer a engagé un processus de transformation et de déplacement progressif de cette maison à travers une suite d’interÂventions qui consistent à modifier, extraire et remplacer certains éléments architecturaux ou mobiliers. L’action d’Eccentric boxes consiste à retirer des lattes du parquet du salon pour construire un coffre et à combler les vides ainsi laissés par des incrustaÂtions de pierres et de céramiques. Un processus à al fois physique et psychologique qui explore la mémoire familiale et le déracinement.
Le titre de l’exposition, « La chasse », renvoie à celui d’une toute nouvelle œuvre encore en cours qui y est présentée. Dans cette pièce, Lucy Skaer, s’inspirant des représentations médiévales de scènes de chasse, transformer sa collection d’objets abstraits, fabriqués ou trouvés dans la nature, en animaux. En devenant le squelette de ces étranges créatures, ces objets permettent de tracer un parallèle entre animé et l’inanimé et entre abstraction et narration.
critique
La Chasse