La chapelle des ronces

L’artiste Erik Samakh mêle technologie, végétation et monde animal dans des installations sonores qui incitent à prêter davantage attention à la nature. Du parc régional de Lorraine à la Forêt de Tijuca au Brésil, ses Å“uvres investissent des espaces naturels en combinant une démarche artistique avec des réflexions écologiques. Son installation La Chapelle des ronces envahit d’une végétation proliférante de ronces l’intérieur de la Chapelle de la Trinité située sur le domaine de Kerguéhennec,

La Chapelle des ronces : la culture d’une plante sauvage

Alors que la modeste Chapelle de la Trinité, surmontée de son petit clocher, est habituellement vide, Erik Samakh a fait pousser à l’intérieur un parterre de ronces irrigué par un système hydraulique installé à la place du bénitier. Les ronces ont grimpé aux murs et emprunté les portes de l’église restées grandes ouvertes. Ces véritables barbelés de ronces rendent désormais impossible de pénétrer dans la chapelle convertie en plantation de végétaux sauvages. « J’aime beaucoup cette idée de cultiver les ronces, par nature indomptables, qui partiront de la chapelle pour envahir le monde », explique Erik Samakh.

Le plaidoyer écologique d’Erik Samakh

Erik Samakh cherche à réhabiliter les ronces, qui sont mal-aimées à cause de leurs épines et de leur prolifération envahissante, alors même qu’elles occupent une place essentielle dans l’écosystème des forêts, autant pour les sols que pour les végétaux et les animaux. L’Å“uvre invite donc à changer notre regard sur les « mauvaises herbes ». Si un bâtiment envahi par les ronces évoque des idées d’effondrement, d’abandon, mais aussi de nuisance et de puissance menaçante de la nature, l’installation La Chapelle aux ronces présente au contraire une approche positive des plantes sauvages.