Untel (Jean-Paul Albinet, Philippe Cazal, Alain Snyers)
La boîte Untel
Happening et joyeuse provocation seraient une voie rapide et efficace afin de résumer la démarche d’Untel. Mais qui désigne donc cette appellation anonyme? Qui sont ces individus que l’on ne saurait nommer?
Untel est un groupe d’artistes constitué, à l’origine, de Jean-Paul Albinet, Philippe Cazal et Alain Snyers (Wilfrid Rouff prend la place d’Alain Snyers suite au départ de ce dernier en 1978) dont l’existence brève mais passionnée, de 1975 à 1980, a donné vie à de nombreuses actions dans l’espace public: reconstitution au Grand Palais du Déjeuner sur l’herbe d’après Manet à l’occasion du Salon des artistes français, défilé de mode simulé au Louvre en costume de «touriste» et d’autres nombreuses interventions polémiques à travers la France.
Le dénominateur commun de ces actions est l’investigation du quotidien, investigation sociale et politique, à des fins critiques, très imprégnées des idées contestataires de mai 68 et de la pensée situationniste.
Untel mène ces actions comme des enquêtes, il prélève dans le quotidien et met ainsi en évidence la banalité et l’insignifiance de ce qui constitue notre quotidien dans ses contradictions et ses aliénations.
La Boîte Untel compile, pour former un ensemble cohérent, plusieurs prélèvements des actions menées la seconde moitié de la décennie 1970 par le groupe. Y sont soigneusement présentés fiches, articles historiques et critiques, tracts, le fameux tampon «Plus rien à vendre tout à échanger» ou encore l’ironique badge «Touriste», un de leurs accessoires fétiches . Nous pouvons y découvrir également la bande sonore de l’environnement Vie Quotidienne, présenté pour la première fois en 1977 au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et aujourd’hui déployé dans les salles des collections contemporaines du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, mais également plusieurs vidéos témoignant d’une sélection de leurs interventions en milieu urbain des plus percutantes telle que la performance Le déjeuner sur l’herbe de 1975.
Le dernier élément non mentionné jusqu’ici est le presse-papiers exceptionnellement réalisé sans prototype original, à la différence des autres objets et documents constituant La Boîte Untel. Il fait référence à la plaque commémorative en marbre qu’Untel déposa au Jardin des poètes à Paris, en mai 1981, afin de marquer la fin de ses activités. La mention « Untel et pas d’autres» y était gravée. Cet objet est le témoin disparu de la clôture des aventures d’Untel, une des rares actions non documentées du groupe. Son souvenir reste cependant bien présent et a permis sa reproduction.
396 fiches sont conservées dans La Boîte Untel; elles sont issues du catalogue Untel, 1975-1980, Archives et proposent, sous la forme d’une succession de chapitres, une documentation photographique pour chacune des interventions réalisées au cours de l’existence du groupe.
Ces 396 fiches, non reliées, accompagnées d’une feuille d’instruction, permettent de disposer d’une exposition rétrospective Untel, cela à la manière d’une exposition en kit. L’ensemble des fiches associé à un «kit d’étagères» constitue par ailleurs une édition spéciale mfc-michèle didier limitée à 8 exemplaires.
Accès
Jeudi 25 juillet 2013 Ã 17h