ART | EXPO

La Belle Caporal

07 Mai - 04 Juin 2016
Vernissage le 07 Mai 2016

L’exposition commune «La Belle Caporal» de Luc Aubort et Didier Rittener à la galerie Xippas ouvre un dialogue entre leurs travaux respectifs sur la peinture, la sculpture et le dessin. Aux tableaux géométriques de Luc Aubort répondent les dessins figuratifs de Didier Rittener, motivés par une mise en lumière du processus créatif. Aux sculptures faisant figure d’outils sans fonction répond la déconstruction d’objets existants.

Luc Aubort et Didier Rittener
La Belle Caporal

Voir dialoguer deux œuvres différentes, deux processus qui ont leur logique propre, est l’enjeu de l’exposition de la galerie Xippas qui réunit les travaux des deux artistes suisses Luc Aubort et Didier Rittener.

Les créations de Luc Aubort, qu’elles soient picturales ou sculpturales, sont toutes liées par les mêmes préoccupations, par une articulation autour de la matière et des formes. L’espace de ses toiles est dévolu à des motifs géométriques qui s’organisent en jouant avec les effets de transparence, de relief, de porosité ou de rugosité. A la juxtaposition des formes et des couleurs répond celle des matériaux, des rendus. Ce sont ces mises en contrastes qui structurent ses tableaux et leur confèrent leur rythme, les charpentant comme le seraient des sculptures.

Du côté de ces dernières, c’est en puisant dans des matières premières brutes ou des morceaux d’objets récupérés que Luc Aubort assemble ce qu’il nomme ses «choses». Une façon adéquate de désigner ces entités à la fois consciencieusement construites et non définissables. La précision de leur assemblage laisse imaginer une fonction tout aussi précise mais pourtant inconnue et les investit d’une étrange présence, tels les outils d’un acte qui n’existe pas encore. De cette utilité en puissance, ces objets ainsi créés tirent une apparence très harmonieuse malgré leur hétérogénéité.

Aux couleurs des tableaux de Luc Aubort répond le noir et blanc et l’étendue des nuances de gris des dessins de Didier Rittener. Partant d’éléments visuels existants qu’il glane au fil du temps et dans tous les domaines, de l’art ancien à la publicité moderne et passant par la presse, jusqu’à se créer une banque d’images qu’il a nommée Libre de droits, son travail suit un processus personnel de transcription.
Repris dans un premier temps sur papier calque dont ils adoptent le format A4, les motifs choisis sont ensuite retouchés par ordinateur, dans leur intégralité ou non, pour être finalement imprimés sur papier ou sur des surfaces murales.
Suivant de près les processus de l’édition, cette démarche met en jeu l’acte de création, laissant apparentes toutes les étapes de celle-ci (traces des feuilles A4, tâches…). On retrouve cette volonté dans les plaques de verre qu’il présente également, constituées de verres brisés dont demeure la trace de la forme initiale et de leur processus de transformation.

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