Michel Aubry, Alighiero Boetti, Robert Filliou, Yoko Ono, Julien Prévieux, …
La beauté du jeu
Depuis 2009, le Nouveau festival du Centre Pompidou s’est imposé sur la scène de la création contemporaine comme un événement original, une interface entre la société et la création. Territoire privilégié du croisement des disciplines artistiques — arts plastiques, danse, performance, cinéma, théâtre —, mais aussi du mouvement des idées à travers des débats, des rencontres et des conférences réunissant penseurs, historiens d’art, chercheurs et philosophes, le Nouveau festival est une plateforme d’expérimentation artistique.
L’exposition «La beauté du jeu» est une proposition de Michel Gauthier, conservateur au musée national d’art moderne et Cyril Jarton, critique et professeur.
Dans l’une des sections de cette exposition, la postérité artistique du Coup de dés de Mallarmé est questionnée, sous le regard du philosophe Quentin Meillassoux. Une expérimentale salle de jeux Fluxus (Yoko Ono, George Brecht, Robert Filliou…) présente, en accord avec l’esprit du mouvement, des répliques activables par le public.
Le jeu n’apporte toutefois pas seulement aux artistes un état d’esprit, il leur fournit aussi des formes. A côté d’œuvres du grand artiste joueur que fut Alighiero Boetti, La Roulette française de Michel Aubry est activée par les visiteurs avec l’aide de croupiers. D’autres jeux complètent ce casino des formes.
Mais c’est parfois à travers ses erreurs que le jeu devient créateur. L’artiste Julien Prévieux aborde le domaine des jeux vidéo sous l’angle du «bug».
Dans une aire de jeu conçue par Anna Barham, un programme de rencontres, performances, projections et jeux divers ponctuent les trois mois du festival.
Au Forum -1: le Ping-Pong Club ouvert par Julius Koller à Bratislava en 1970 est réactivé avec la complicité de Rirkrit Tiravanija. A Bratislava, en 1970, dans un contexte politique hostile aux expérimentations artistiques, Julius Koller, plutôt que d’exposer des œuvres, crée un club de ping-pong. Ce club, récemment réactivé par Rirkrit Tiravanija, va ainsi être ouvert à un large public. Une manière de rappeler la dimension sociale du jeu.
Dans la petite salle, durant tout le Nouveau festival, conférences et débats stimulent la réflexion du public. De la postérité du Coup de dés aux contraintes oulipiennes, de l’histoire de la performance issue du cabaret aux exercices du stand up, du roman aléatoire de B.S Johnson, relu par l’écrivain Jonathan Coe, au Musée du Bug de Julien Prévieux, artistes et penseurs sont invités à questionner la ligne de partage entre art et jeu.
Au studio 13/16: Ericka Beckman expose son film Hiatus sous forme d’installation ludique et participative.
Vernissage
Mercredi 15 avril 2015
Galerie sud, Forum -1, petite salle et studio 13/16