Communiqué de presse
Frédéric Moser et Philippe Schwinger
Kow issue 2
Frédéric Moser et Philippe Schwinger : Lettre d’adieu aux ouvriers suisses
“Travaillant le fait historique, les films de Frédéric Moser et Philippe Schwinger racontent la guerre, l’hypocrisie des relations sociales et le désir désenchanté d’utopie. Sur le mode détourné de la fiction. Les deux vidéastes pourraient faire leur la réflexion de Jacques Rancière « Le réel doit être fictionné pour être pensé ».
En effet, une fois le « fait » choisi, leur travail commence par l’écriture d’un scenario basé sur une étude particulièrement documentée des comportements, des attitudes, du contexe et de l’enchaînement des faits originaux. Mais ils le détournent, le remanient et le rejouent, créant une distance qui, paradoxalement, le rapprochera de notre possibilité de jugement.” Françoise Ninghetto
L’installation que Moser & Schwinger présentent à la galerie, Lettre d’adieu aux ouvriers suisses (2006), interroge la question des utopies sociales, à partir de la lettre que Lénine a adressée aux ouvriers suisses en 1917 avant de quitter Zürich pour s’engager dans la révolution russe.
Le film qui fait partie de l’installation, « Alles wird wieder gut », est une fiction politique qui met en débat le questionnement suivant : dans quel type de société voulons-nous vivre ? De quelle société sommes-nous capables, de quel mode de vie en commun rêvons-nous ? au travers d’une micro-société d’un village de l’ex-Allemagne de l’Est du XXIe siècle.
En écho à « Tout va bien » que Godard et Gorin ont réalisé en 1972, le film met en scène, avec une part d’absurde revendiquée, un groupe de jeunes gens qui se réunit afin de trouver une issue à l’isolement et la précarisation sociale, en opposition à leurs parents, figés dans une posture qui les conduit à rejouer un piquet de grève devant leur usine désaffectée depuis quinze ans.
Kow issue
La série de projets Kow issue ambitionne de lier des questions méthodologiques propres aux arts visuels à des questions sociales, dans une forme souple et ouverte : expositions, essais, conférences, etc. Au centre de ce projet : considérer les oeuvres d’art comme contributions aux débats; les oeuvres révélent les évolutions du discours esthétique et celles de la production artistique ; elles soulèvent des questions d’intérêt public, que l’art permet de définir et/ou identifier.