La Galerie kreo fête ses vingt ans. Galerie de design parisienne et londonienne soutenant activement le design le plus contemporain, kreo a été fondée en 1999 par Clémence et Didier Krzentowski. Deux décennies plus tard, kreo travaille avec une quarantaine de designers contemporains d’envergure internationale. Tout en proposant des pièces d’une petite trentaine de designers « vintage ». Autrement dit, des pièces signées par les pointures du design moderne et seconde moitié du XXe. À l’instar de Joe Colombo, Garouste et Bonetti, Pierre Guariche, Florence Knoll, Ettore Sottsass, Pierre Paulin, Gino Sarfatti. Mais pour ses « 20 ans », la Galerie kreo présente plutôt une exposition retraçant son aventure dans le contemporain. Via un florilège réunissant une soixantaine d’œuvres emblématiques, avec trois à quatre pièces pour chaque année. Un anniversaire par ailleurs célébré avec la Galerie kamel mennour (également vingtenaire), le 19 septembre dernier aux Beaux-Arts de Paris.
Exposition « 20 ans » : la Galerie kreo fête ses vingt ans dans le design contemporain
Pour son exposition « 20 ans », la Galerie kreo présente ainsi un ensemble de pièces (assises, tables, luminaires…) originales. Avec le designer munichois Konstantin Grcic, c’est la table Jetdog (2011) qui vient illuminer la galerie de ses couleurs flashy. Soit une table fuselée, reprenant l’esthétique des équipements sportifs (vélos, skis, course automobile…), avec leurs codes évoquant la vitesse, la performance, la force. Dans une même veine, le tabouret Enigma (2007) d’Alessandro Mendini conjugue une forme d’haltère et un motif de drapeau à damier. Filant la métaphore du bolide automobile, pour les frères Bouroullec (Ronan et Erwan Bouroullec), c’est le Vase Honda (2001) que présente kreo. Soit un grand vase de forme oblongue, dont le nom fait référence à la peinture (de carrosserie) utilisée par la marque. La fibre de verre est doublement peinte. Avec une laque métallisée sombre aux reflets bleutés à l’extérieur, et mate à reflets violines, à l’intérieur.
Une soixantaine d’Å“uvres de designers internationaux (Big Game, Jaime Hayon…)
Autre Å“uvre présentée dans l’exposition « 20 ans » : la chaise Zenith (2003) de Marc Newson. Soit la version chromée de sa chaise Nimrod (2002). Et là encore, le design automobile n’est pas loin, puisque des carrossiers britanniques spécialisés dans la restauration d’Aston Martins ont fabriqué cette pièce. Dans un tout autre genre, mais jetant là aussi un pont entre les disciplines, la Galerie kreo présente 1063 (1954) de Gino Sarfatti. Soit un luminaire sobrement composé d’un tube à fluorescence (un « néon ») érigé à la verticale. Tel le signal avant-coureur d’une autre Å“uvre, celle de Dan Flavin. Cet artiste minimaliste états-unien qui, dès 1963, commença à ne plus travailler qu’avec (ou presque) des tubes à fluorescence. Également minimaliste, mais dans un autre registre, pour ses « 20 ans » kreo expose le banc en chêne clair massif Hakone (2017) d’Edward Barber et Jay Osgerby.
Galerie passant souvent commande de pièces aux designers qu’elle approche, pour ses « 20 ans », kreo offre à ses publics une immersion dans sa ligne éditoriale. Une ligne fuselée, qui serpente le long des deux premières décennies de ce troisième millénaire. Un parcours nerveux et vitaminé, comme les courbes d’un circuit de Grand Prix.