L’exposition « Lignes de fuite » à Carré d’Art – Musée d’art contemporain de Nîmes s’intéressent aux Å“uvres d’artistes contemporains créées en réaction à des troubles politiques et des conflits.
Lignes de fuite : quatre artistes confrontés aux conflits actuels
En parallèle de l’exposition « Picasso. Le temps des conflits », consacrée aux œuvres qu’a inspirées à Pablo Picasso la période politiquement troublée autour de la Seconde Guerre mondiale, l’exposition « Lignes de fuite » rassemble des artistes de différentes origines qui sont directement concernés par les conflits au Moyen Orient et en Europe de l’Est : le Palestinien Khalil Rabah, la Libanaise Mounira Al Solh, l’Albanais Adrian Paci et Ibro Hasanovic, né en ex-Yougoslavie.
Les œuvres de Khalil Rabah s’inscrivent dans son projet du Palestinian Museum of Natural History and Humankind, un musée fictif et utopique qui questionne la façon dont les sociétés construisent l’histoire. Le monumental tableau en quatre parties Acampamento Vila Nova Palestina (Camp du village de Nouvelle Palestine) se trouve dans une des sections de ce musée et renvoie à une favela de Sao Paulo baptisée Nouvelle Palestine par ses habitants. A travers ce tableau sur lequel les figures humaines ont été découpées, les rendant à la fois présentes et absentes, s’exprime la condition universelle des individus vivant dans des camps.
Rabah, Hasanovic, Paci et Al Solh montrent l’individu face aux enjeux géopolitiques
La peinture The Procession d’Adrian Paci, qui a dû quitter l’Albanie pour se réfugier en Italie, est issue d’un travail sur les funérailles de dictateurs communistes dont il a collecté les captations vidéo pour en reproduire des images en les isolant de leur contexte initial. Ainsi se crée une nouvelle narration où les personnages peuvent notamment évoquer les groupes de migrants traversant l’Europe, dans une mise en perspective de la place de l’individu face à des enjeux géopolitiques qui le dépassent.
L’expérience des individus est aussi au cœur du travail d’Ibro Hasanovic qui s’intéresse aux bouleversements géopolitiques et à leurs conséquences dans l’ancienne Yougoslavie. Son film Note on Multitude capte l’émotion de familles alors que certains doivent monter dans un bus pour une destination inconnue. Enfin, les dessins et broderies de Mounira Al Solh comme Habess/Suhab sont les fruits de ses dialogues avec des réfugiés syriens déplacés au Liban et en Europe. Elle en tire des œuvres où histoires personnelles et histoire collective se rencontrent.