L’exposition « Le Grand mur », présentée au Palais de Tokyo dans le cadre de la première partie de la saison « Fragmenter le monde », a été conçue par Kevin Rouillard au Mexique, au cours d’un séjour qui lui a permis d’explorer à la fois l’imaginaire sculptural de l’époque précolombienne et la réalité politique actuelle d’un pays qui partage une frontière avec les Etats-Unis.
Le Grand mur : installations sculpturales de Kevin Rouillard
La pratique de Kevin Rouillard, essentiellement sculpturale, repose sur un processus de prélèvement et de récupération. Ainsi les bidons, utilisés par les expatriés pour envoyer par cargo des produits au Cap-Vert, constituent-ils sa principale matière première. Une fois arrivés à destination et vidés de leur contenu, ces bidons alimentent une chaîne de recyclage et sont transformés en une multitude d’objets : poêles, balayettes, portes et autres éléments architecturaux.
Avec Le Grand mur, Kevin Rouillard évoque le Mexique
A la manière des artisans recycleurs du Cap Vert, Kevin Rouillard, dont la mère est originaire de ce pays, brûle et déplie les bidons puis découpe, aplatit, martèle, poinçonne et assemble les plaques de tôle en grands ensembles de panneaux métalliques monochromes. La nature première des bidons ne s’efface pas dans ce processus de transformation : les œuvres ainsi créées évoquent pour Kevin Rouillard le monde ouvrier et la façon dont circulent les biens à travers le monde. Le dernier projet de Kevin Rouillard, intitulé Le Grand mur, évoque quant à lui l’hermétique frontière qui empêche la circulation des individus entre le Mexique et les Etats-Unis.