Aire Venga

L’exposition « Aire Venga » présente les œuvres réalisées par Anne Lise Le Gac et Ken Sortais au cours de leur résidence respective à La Station, à Nice, en 2017. Vidéos, installations et performances brouillent les pistes entre réel et illusion ou fiction.

« Aire Venga » hybride Kevin, alter-ego de Ken Sortais et Ange 92KCAL, personnage d’Anne Lise Le Gac

Sous le titre « Aire Venga » se cache une exposition conçue comme le fruit d’un rapprochement entre Kevin, alter-ego créé par Ken Sortais et Ange 92KCAL, personnage issu de l’ensemble de performances intitulé La Caresse du Coma d’Anne Lise Le Gac. Le titre reflète ainsi le décalage par rapport à la norme et l’hybridation de références et de médiums qui caractérisent les démarches plastiques des deux artistes.

Ken Sortais cultive l’ambiguïté entre le réel et l’illusion

La pratique de Ken Sortais s’articule depuis un an autour du personnage Kevin, double fantasmagorique et sombre de l’artiste qui vit en reclus entouré de ses fétiches et ne sort que de nuit, en quête de statues dont il s’approprie des fragments. Ken Sortais rend compte des aventures de cet étrange marginal à travers des sculptures, vidéos et installations, monstrueuses créations associant des morceaux de statues en une architecture instable. Il présente dans « Aire Venga » un nouvel épisode du projet sériel Les cauchemars de Kevin, où le personnage affronte ses démons. Références mythologiques, littéraires et cinématographiques, statuaire antique, rites religieux se mêlent en un univers à la fois familier et incertain, dans une constante ambiguïté entre le réel et l’illusion, le visible et le caché le dit et le tacite.

Les performances d’Anne Lise Le Gac mettent en valeur l’altérité

Les performances les plus récentes d’Anne Lise Le Gac sont rassemblées en featurings sous le titre La Caresse du Coma. On y suit des personnages en quête du bonheur qui échangent conseils, croyances et pratiques. On découvre ici la figure d’Ange 92KCAL, personnage principal du featuring conçu par Anne Lise Le Gac lors de sa résidence à La Station au printemps 2017. A travers ses performances mêlant des dialogues, des danses, des chants et projections vidéo, l’artiste met en valeur la notion d’altérité, à rebours de l’esprit doctrinaire. En écho à celui de Ken Sortais, son univers brasse d’innombrables références, de Michel Houellebecq à Raël en passant par Tim Ingold, Donna Haraway et Booba pour infiltrer le réel par la fiction et redéfinir notre rapport à l’autre.