Keith Haring
Rétrospective
Cette rétrospective se décline délibérément selon un parcours qui fait fi de la chronologie. La courte carrière de l’artiste, qui se déploie sur une seule décennie de 1980 à 1990, est appréhendée dans son ensemble.
A l’instar de Keith Haring, emplissant la toile, s’immisçant dans les endroits les plus insolites, allant jusqu’à recouvrir les objets ou les corps, l’exposition envahit le musée, prend possession des lieux, immergeant le visiteur dans l’univers coloré, dynamique et foisonnant de l’artiste.
Elle développe largement la pratique picturale de Keith Haring avec ses incontournables peintures sur bâches vinyles ou goudronnées ou encore ses monumentales peintures (dont l’immense toile réalisée en 1987 pour le Casino de Knokke-le-Zoute). Mais elle propose surtout au visiteur de découvrir l’extraordinaire diversité de supports et de techniques utilisés sans retenue par l’artiste. Peinture vinylique, acrylique, émaillée, craie, encre, feutre, sur toile, métal, papier, bois… et même sur le corps humain (dont celui de Grace Jones en 1985).
Un vaste ensemble d’une centaine de dessins permet de découvrir la diversité de son univers graphique au style direct, qui exprime sincérité et passion à travers la ligne continue et maîtrisée. On y reconnaît l’influence d’un art ancien et classique, aussi bien que celle des cultures africaine, asiatique et sud-américaine.
Le principe de déambulation retenu dans l’exposition met en lumière l’esprit ouvert et cultivé de Keith Haring qui transparaît dans ses oeuvres formellement diverses, nourries de ses rencontres, ses lectures et des lieux découverts au hasard de ses voyages. Que ce soit sur des formats plutôt classiques (toiles, papier, métal…) ou sur des supports plus inattendus comme la BMW présentée également dans l’exposition (Original Keith Haring Object Z1, 1990) apparaît alors, par delà l’apparente gaieté des images, son intérêt pour les problématiques de son époque : sida, drogue, pouvoir de l’argent…
Pour Keith Haring, l’art est au coeur de la vie quotidienne.
critique
Keith Haring