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Kees Visser

05 Juil - 04 Oct 2009
Vernissage le 05 Juil 2009

Kees Visser est difficilement réductible à une définition. Il semble ne faire que des formes en série et selon un programme précis, pourtant il y a toujours une déviation, un léger décalage qui nous ouvre une perspective plus subjective de contemplation. Il y a toujours une idée de liberté qui se découvre par delà sa rigueur.

Communiqué de presse
Kees Visser
Kees Visser

Une fois par an, depuis 2002, le musée départemental Matisse invite un artiste à concevoir le parcours d’une exposition monographique en lien avec les collections du musée, Herbin et Matisse. Cette programmation dynamique atteste de la position du musée au coeur de la création actuelle au travers des questions liées à la peinture et à l’abstraction. Cet été, le musée choisit de présenter la première exposition rétrospective de l’artiste néerlandais Kees Visser (né aux Pays-Bas en 1948) du 4 juillet au 4 octobre 2009.

Kees Visser s’est fait connaître en France au milieu des années 1990 par un travail méthodique sur la série, la forme et la couleur, immédiatement reconnaissable à travers ses grandes peintures monochromes sur papier où des figures rectangulaires légèrement biaisées sur leurs côtés affleurent à la surface du tableau, presque par cristallisation.

Conçu en étroite collaboration avec l’artiste, le parcours de l’exposition comprend une soixantaine d’oeuvres depuis les premiers travaux du début des années 70 jusqu’aux peintures monumentales récentes. Une importante peinture murale est également produite in situ en écho à l’oeuvre de Matisse.

L’exposition revient sur le parcours de cet artiste singulier qui, loin des écoles et des mouvements artistiques dont il a pourtant été un observateur attentif, a fait son chemin en autodidacte.
Quittant sa Hollande natale au milieu des années 1970 alors que son travail oscillait entre abstraction et Fluxus, Kees Visser part s’installer en Islande où il vivra pendant près de vingt ans au contact d’une nature très primale qui marquera profondément son travail. Il y côtoie une scène artistique incroyablement cosmopolite où se croisent des artistes comme Dieter Roth, Donald Judd, Richard Serra, Roni Horn, Hrein Fridffinson, Adrian Schiess, Gunther Umberg ou encore Richard Long.

Co-fondateur avec un groupe d’artistes islandais du Living Art Museum de Reykjavik en 1978, Kees Visser est devenu une figure marquante de la scène islandaise, présent dans la plupart des collections publiques et privées du pays et à qui la Galerie Nationale d’Islande (Reykjavik ) prévoit de consacrer une exposition monographique en 2010.
Les premières salles réunissent plusieurs peintures, oeuvres sur papier, livres et objets réalisés par l’artiste au cours de cette période.
Invité en résidence à Paris au milieu des années 1990, c’est en France que Kees Visser s’engage dans un travail sériel et méthodique en réalisant de grandes peintures monochromes sur papier présentées dans la plus grande salle du parcours. Ses oeuvres prennent leur source dans un répertoire de formes et de couleurs strictement recensées dans un Catalogue raisonné que l’artiste développe depuis 1992 selon une méthode précise.

La densité picturale est obtenue par la succession de couches de peinture dont les pigments imprègnent le papier jusqu’à ce que se produise ce que Jérôme Poggi, commissaire de l’exposition, appelle un phénomène de « cristallisation de la peinture ».
Les verts acides, les jaunes d’or, les noirs profonds, les bleus nuit, les pourpres et grenats affleurent la surface du papier, comme s’ils revenaient à leur état pigmentaire. On pense à la sensualité de la couleur chez Matisse et aux couleurs si énigmatiques des paysages islandais. Pour le musée, Kees Visser a réalisé un ensemble de peintures intitulé FEW, en hommage à trois figures emblématiques du vingtième – siècle qui l’accompagnent dans sa démarche artistique : Freud, Einstein et Wittgenstein.

Au-delà de ces oeuvres qu’il réalise maintenant exclusivement sur papier, c’est l’espace même de leur exposition que Kees Visser a progressivement intégré dans sa démarche de coloriste, multipliant des dispositifs de présentation où ses peintures sont juxtaposées, superposées, posées au sol, alignées dans des vitrines de plusieurs mètres de long, recomposées en mosaïques, etc.

C’est cette préoccupation de l’espace au sens large qui l’a en même temps mené à réaliser des interventions in situ qui peuvent prendre la forme de grandes peintures murales ou d’installations monumentales comme il l’a fait récemment dans une chapelle à Thouars (2006) et à l’Eglise Saint Eustache à Paris (2007). Pour le musée départemental Matisse, Kees Visser a imaginé une grande peinture murale (présentée dans la dernière salle du parcours en écho à une oeuvre de Matisse), véritable partition chromatique composées de bandes colorées très fines, enpruntées aux biais des formes rectangulaires de ses peintures Aujourd’hui, Kees Visser vit et travaille entre Haarlem, Paris et Reykjavik.

Les oeuvres proviennent de l’atelier de l’artiste à Haarlem (Pays-Bas), de collections publiques (galerie nationale d’Islande, Reykjavik) et de collections privées françaises, hollandaises, allemandes et islandaises.

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