Figure majeure de la modernité hongroise, Károly Kós (1883-1977) a été à la fois architecte, graphiste, écrivain, éditeur, professeur, défenseur du patrimoine et homme politique. Son œuvre architecturale, qui mêle tradition et innovation, s’enracine profondément dans la Transylvanie. L’exposition que lui consacre l’Institut culturel hongrois de Paris, en collaboration avec les Archives de la ville de Budapest, porte principalement sur ses créations architecturales – la partie la plus spectaculaire de son œuvre foisonnante.
Károly Kós, défenseur des droits des Hongrois de Transylvanie
Les créations de Károly Kós s’inscrivent dans le sillage de ses convictions politiques au sujet de la Transylvanie qui a été séparée de la Hongrie et rattachée à la Roumanie en 1920, après la Première Guerre mondiale. Face à cette situation, l’élite hongroise a revendiqué une appartenance régionale forte à travers le mouvement du transylvanisme qui soulignait l’héritage historique et culturel commun aux peuples de Transylvanie, tout en demandant le respect des singularités de chacun d’eux. L’objectif était de promouvoir le multiculturalisme transylvain et d’assurer une coexistence pacifique entre les peuples de la région. Le Hongrois Károly Kós a été l’une des figures de proue de ce mouvement.
L’architecture de Károly Kós
Károly Kós a aussi contribué activement à défendre de la culture transylvaine dans le domaine artistique. En littérature, en dessin, comme en architecture, il s’inspire du folklore de la région. Avec leurs toits coniques, leurs pignons en bois ou leurs parois en pierre, les bâtiments qu’il conçoit mêlent le pittoresque des constructions typiques des villages de Transylvanie, au grandiose de l’architecture à tourelles, héritée du gothique occidental. Ses influences remontent aux églises médiévales du Kalotaszeg. Plusieurs de ses constructions ont enchanté la ville de Budapest : le Zoo, l’édifice des fonctionnaires de la colonie Wekerle ou bien l’Église Réformée du quartier d’Óbuda. L’exposition revient également sur son étude de l’architecture urbaine d’Istanbul, la capitale de l’Empire Ottoman.