L’exposition « Invocation » à la galerie Xippas, à Paris, dévoile les plus récentes aquarelles et peintures à l’huile de Karishma D’Souza, jeune peintre indienne dont l’œuvre, partagée entre dimension politique et dimension poétique, renvoie à la fois aux violentes réalités sociales de la société indienne et à des réflexions métaphysiques sur le divin et la recherche d’harmonie, personnelle et collective.
« Invocation » : peintures de Karishma D’Souza à la galerie Xippas
Les peintures de Karishma D’Souza se lisent comme des récits : les motifs y sont autant de symboles qui se déploient pour former des histoires. Ces dernières ont souvent trait à la situation politique et sociale en Inde et parlent de ceux que l’on voudrait réduire au silence : les femmes et hommes chassés de chez eux, persécutés ou tués par les forces de l’industrialisation et du capitalisme. D’autres peintures reflètent au contraire des situations d’harmonie et d’espoir comme une discussion, une amitié ou la vue d’un beau paysage.
La peinture de Karishma D’Souza est un art de la mémoire et de l’histoire
Ces récits picturaux s’inscrivent dans un processus de création d’images qui est un
art de la mémoire. A travers eux, l’histoire individuelle se lie à l’histoire et peut devenir un mythe. Des motifs sont récurrents dans l’œuvre de Karishma D’Souza : celui de la forêt représente la notion de croissance et de renaissance tandis que celui de l’océan, très présent dans ses nouvelles peintures, représente la vie mais aussi l’introspection : les motifs des rideaux, de la scène et du théâtre renvoient à l’action.
Avec « Invocation », Karishma D’Souza incite à l’action
Les dernières œuvres de Karishma D’Souza invitent en effet à l’action tout en ouvrant des voies vers d’autres rivages et d’autres temps. Le titre de l’exposition, « Invocation » souligne leur statut d’activateurs ; à la manière de prières ou de chants rituels, elles se concentrent sur l’acte et non sur l’objet. Plus complexes et narratives que ses peintures plus anciennes, elles incarnent le mouvement et l’action. Cette dimension est notamment nourrie de lectures de la littérature Dalit, la littérature des Intouchables, selon laquelle tout art devrait être engagée politiquement et inciter à l’action.