ART | EXPO

Foncteur d’oubli

19 Sep - 08 Déc 2019
Vernissage le 18 Sep 2019

L’exposition « Foncteur d’oubli » au Frac Île-de-France, à Paris, s’intéresse à la perméabilité entre l’art, le design et l’architecture. Elle rassemble les œuvres d’une quarantaine d’artistes tels que Karina Bisch, Étienne Chambaud, Maurizio Cattelan et Jean Derval, et de designers et d’architectes tels qu’Eileen Gray, Robert Mallet-Stevens et Gaetano Pesce.

L’exposition « Foncteur d’oubli » au Plateau du Frac Île-de-France, à Paris, réunit des œuvres d’artistes, de designers et d’architectes pour mieux explorer les rapports entre ces trois domaines. Conçue par l’artiste Benoît Maire qui a endossé le rôle de commissaire, cette exposition collective réévalue l’idée selon laquelle l’art est libre et les objets fonctionnels sont contraints.

« Foncteur d’oubli » : les liens entre art, design et architecture

Le titre de l’exposition, « Foncteur d’oubli », fait appel à une notion mathématique, un foncteur d’oubli étant une opération qui envoient les objets d’une catégorie sur ceux d’une autre catégorie en « oubliant » certaines de leurs propriétés. Cet emprunt sert ici à évoquer la porosité qui existe entre les objets d’art et ceux de design ou d’architecture, et donc le passage qui peut s’opérer d’une classification à une autre.

L’exposition fonde son exploration sur les modalités d’usage des œuvres d’art comme des créations architecturales et de design pour mettre en évidence la perméabilité de leurs limites respectives. Les correspondances entre les trois disciplines sont mises en scène à travers une scénographie à la forte dimension architecturale signée Ker-Xavier.

Les créations des designers et architectes relevant du mouvement moderniste comme Eileen Gray et Robert Mallet-Stevens conjuguaient dans une conception d’œuvre d’art totale la recherche esthétique et la nécessité de la fonctionnalité. Elles exercent encore une grande influence sur de nombreux artistes contemporains qui s’inspirent de ces avant-gardes historiques du XXème siècle.

Art décoratif et design non sériel de Karina Bisch, Eileen Gray, Gaetano Pesce

Nombre d’œuvres témoignent de l’intérêt des artistes pour les objets du quotidien. L’installation Automobile, réalisée en 2017 par Nina Beier et composée de véritables cheveux humains jaillissant de deux voitures miniatures télécommandées, met en lumière l’ambiguïté de notre rapport aux biens de consommation. La pièce intitulée Parapluie karinascope de Karina Bisch, huit dessins au feutre répertoriant les motifs récurrents de la pratique de l’artiste, réunis sous la forme d’un parapluie, explore la dimension fonctionnelle ou décorative de l’œuvre d’art et à sa relation à la production sérielle et à l’artisanat.

Les créations de jeunes designers mettent quant à eux l’accent sur la dimension créative du design et le caractère unique et non-reproductible de certaines pièces, qui de ce fait, se rapprochent des œuvres d’art. Ainsi, la chaise Dalila Uno, fabriquée en mousse polyuréthane par Gaetano Pesce en 1980, est-elle représentative du mouvement Radical Design qu’il a créé et à travers lequel il revendique un design qui rejette la notion de série, au profit de la pièce unique et de l’aléatoire. De la même façon, des architectes concentrent leur recherche sur l’expérience de la matière et transposant leur réflexion sur l’espace public à la sphère privée et aux usages de la vie quotidienne.

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