Communiqué de presse
Iva Via
Kagel
Explorant sans a priori l’univers des contes et de la musique, les arcanes et structures de l’infini et de l’espace, leurs relations, Iva Via crée des oeuvres dont la feinte innocence et la délicate brutalité sont source de rêveries, d’interrogations et de fascinations.
Renouant avec la leçon des gouaches découpées de Terry Winters, l’artiste péruvienne invente la forme des couleurs en transformant ses toiles en de véritables sculptures bi-dimensionnelles.
On découvre alors la manifestation d’une liberté, d’une grâce, d’une simplicité et d’une audace: une oeuvre métaphysique qui concerne chacun d’entre nous.
Et cela par l’intensité visuelle la plus grande avec les moyens picturaux les plus sophistiqués. Iva Via crée un monde qui échappe toujours à l’instant même de la création, en dépit de l’intimité à laquelle nous avons l’illusion d’être conviés. Un monde dont l’évidence monumentale n’empêche pas l’artiste de se révéler une praticienne subtile de la couleur et de la lumière.
S’identifier aux espaces ainsi créés, espaces-temps lissés, non euclidiens, est toujours lié à une double modalité esthétique: vision rapprochée et variation infinie, par modulation et déploiement du continu. L’exposition de Bourréac fait advenir la pensée de Georges Didi-Huberman qui aime à évoquer la nature fantomatique du geste lorsqu’il écrit: «C’est un mouvement revenant qui fait danser le présent, un mouvement presque moulé dans l’immémorial. Bref, un fossile fugace.» (L’image survivante. Histoire de l’art et temps des fantômes selon Aby Warburg. Les Editions de Minuit, Paris, 2002).
Le refus de toute trame narrative conduit à une construction formelle au travers de laquelle se dessine un champ métaphorique où tout objet est pris dans un système d’équivalence. Une exposition dense de sens.