Avec Danser Casa, les chorégraphes Kader Attou et Mourad Merzouki présentent une co-écriture dansée. Pièce pour huit interprètes, Danser Casa est le fruit d’une aventure entamée en décembre 2016. Un projet initié par Anne-Sophie Dupoux et porté par l’Institut Français de Casablanca, pour proposer un temps fort danse autour des cultures urbaines marocaines. À l’issue d’une large audition qui aura réuni près de deux-cents danseurs, quatorze d’entre eux ont été retenus pour la pièce. Six remplaçants et huit interprètes principaux — Ayoub Abekkane, Mossab Belhajali, Yassine El Moussaoui, Oussama El Yousfi, Aymen Fikri, Stella Keys, Hatim Laamarti, Ahmed Samoud. Génération dynamique, imprégnée de danse hip-hop, avec un excellent niveau technique… Plus qu’un spectacle, Danser Casa est une expérience de transmission. Un court-circuit à destination de jeunes danseurs ayant envie de passer de la rue à la scène. Un changement de destin à transcrire en pièce chorégraphique.
Danser Casa, de Kader Attou et Mourad Merzouki : danse hip-hop contemporaine
Tous deux issus de la mouvance hip-hop, Kader Attou et Mourad Merzouki ont fait leurs premières armes ensemble, dans le champ de la danse contemporaine. En fondant notamment la compagnie Accrorap, en 1989 (avec, également, Éric Mezino, Chaouki Saïd et Lionel Frédoc). En 1994, leur spectacle Athina se démarque à la Biennale de Lyon. Destins tour à tour croisés et parallèles, ils se retrouvent en 2003 pour co-écrire la pièce Mekech Mouchkin [Y’a pas de problème]. Kader Attou et Mourad Merzouki sont aujourd’hui tous deux chorégraphes, directeurs de compagnie et directeurs d’un CCN. Soient la Cie Accrorap et le Centre Chorégraphique National de La Rochelle pour Kader Attou. La Cie Käfig et le Centre Chorégraphique National de Créteil pour Mourad Merzouki. À partir du hip-hop, chacun des deux artistes aura ainsi développé des trajectoires, des pratiques et des constellations artistiques singulières.
Écritures plurielles et transmissions chorégraphiques : une aventure collective
Pour faire court, avec la Cie Käfig, Mourad Merzouki cultive une danse en forme de voltige poétique, proche du cirque contemporain. Tandis qu’avec la Cie Accrorap, Kader Attou tisse des liens et passerelles, presque sociologiques, par le biais de la danse. Partage d’expériences, Danser Casa n’est donc pas un moment de ruissellement uniforme. Il n’y a pas une trajectoire, la bonne, à suivre. Mais quantité de chemins possibles, à composer en temps réel. Empli de l’énergie casablancaise, avec son atmosphère de port cosmopolite, Danser Casa cultive ainsi souplesse et mobilité. Après une première marocaine à Casablanca en avril 2018 et une première française à Montpellier Danse en juin 2018, la pièce sillonnera l’Europe courant 2019-2020. Parce que les vocations sont jalonnées de rencontres et parce que le hasard des rencontres est aussi ce qui permet de contrebalancer la seule transmission filiale, Danser Casa rebrasse les cartes. Géographiques, chorégraphiques et générationnelles.