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Juul Kraijer

13 Mar - 06 Avr 2019
Vernissage le 12 Mar 2019

L’exposition consacrée à l’œuvre de l’artiste néerlandaise Juul Kraijer à la galerie parisienne Les filles du calvaire dévoile à travers ses photographies, dessins, vidéos et sculptures une exploration intime du vivant, qui rappelle les liens profonds unissant le corps humain, les autres espèces et leur milieu naturel.

L’exposition « Juul Kraijer » à la galerie Les filles du calvaire, à Paris, rassemble des photographies, des dessins, des sculptures et des vidéos de cette artiste néerlandaise qui met en scène l’osmose entre l’humain et le reste du vivant. L’ensemble des réalisations de Juul Kraijer, quel que soit le médium choisi, est consacré à une même fascination pour le corps humain et une même volonté de révéler les liens profonds qui l’unissent aux autres espèces et à son environnement naturel.

Exposition de Juul Kraijer à la galerie Les filles du calvaire

Ainsi, une série de photographies montre-t-elle une tête de femme entourée de serpents, la surmontant telle une coiffe, l’enserrant jusqu’à former un bandeau sur les yeux ou l’encadrant dans une évocation de Méduse. Plus que de la peur ou du dégoût, ces visions suscitent le sentiment d’une continuité organique entre la peau et les écailles, entre l’humain et l’animal. Plus loin, un dessin dévoile un corps nu allongé, recouvert d’une nuée d’insectes. Ici non plus, la scène n’est pas marquée par l’inquiétude mais au contraire par un calme abandon à une cohabitation naturelle.

Juul Kraijer révèle les liens unissant l’humain à son milieu naturel

Les dessins comme les photographies de Juul Kraijer privilégient le noir et blanc. S’y déploient des traits nets, fins et précis qui évoquent les dessins et les peintures de la Renaissance. Ses photographies, détachant leurs modèles sur un fond noir, appellent par leur lumière ainsi focalisée une méditation, un arrêt dans le temps. S’ils représentent toujours des corps humains, presque exclusivement féminins, dessins comme photographies ne renvoient pas ici à un individu en particulier mais constituent un archétype, un support de signification.

Les œuvres de Juul Kraijer mettent en lumière l’architecture du vivant

Intemporelles, dépersonnalisées, les représentations de Juul Kraijer ne se limitent cependant pas à une lecture symbolique : son travail s’intéresse intimement au réel, à la matière et aux mouvements des corps. Sa vidéo intitulée Prologue montre une danseuse, d’abord recroquevillée dans un tissu telle une chrysalide qui peu à peu se déploie dans l’espace. Cette œuvre synthétise ce qui est au centre de l’exploration de Juul Kraijer : la souplesse et le caractère malléable du corps, lieu ouvert à de multiples transformations. Ses photographies de danseurs scrutent au plus près le relief de leur corps et renvoient à une démarche qui, comme celle d’un biologiste, met en lumière l’architecture du vivant et le flux universel qui le traverse.

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