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Juste une illusion

18 Jan - 24 Fév 2008

Le quotidien, la ville, la banalité surgissent dans le travail de Stéphane Pauvret, fonctionnent sur le mode de l’apparition. Avec le projet Juste une illusion, il développe une réflexion sur l’hypermodernité d’une mégalopole comme Sao Paulo.

Stéphane Pauvret
Juste une illusion

Le travail de Stéphane Pauvret peut s’envisager comme une investigation du spectaculaire sous toutes ses formes et ses acceptations, dans tous ses modes d’apparitions ou de visions. Le quotidien, la ville, la banalité de certaines situations ou d’espaces, sont des éléments que l’artiste aime à pointer, détourner, mettre en valeur. Entre glissements savoureux et surgissements dans l’espace public, ses photographies et ses installations vidéo tiennent du furtif, du dérisoire et d’un décalé incertain.

A la fois plasticien et scénographe, Stéphane Pauvret puise notamment dans un vocabulaire scénique pour la mise en oeuvre de dispositifs et d’artefacts, et à l’inverse, dans des représentations plastiques, qu’il fait réinjecter dans un contexte théâtral.
A chaque fois, il s’agit toujours d’une remise en jeu de la gestion du temps et de l’espace, selon le projet et le cadre. A la croisée entre plusieurs champs artistique, la pratique de Stéphane Pauvret se situe dans une lisière qui lui permet d’interroger les processus de fabrication de ce spectaculaire. A la manière d’un enquêteur, il met en place un regard critique sur le rapport que nous développons avec celui-ci.

En 2003, l’artiste demandait ainsi à un dessinateur de rue, de lui faire le portrait à la craie sur le trottoir du centre ville de Nantes. Non loin d’un campement de sans-papiers devant la préfecture, il photographiait un panneau d’affichage publicitaire dont le slogan était Lire la ville de plus près pour voir plus loin : une manière de faire révéler un autre sens à cette cohabitation d’éléments mis en proximité.
Par le biais de collaborations multiples avec des vidéastes, des musiciens, des chorégraphes et des metteurs en scène, Stéphane Pauvret entreprend depuis plusieurs années, des projets qui procèdent de décontextualisations, de mises en abyme, de jeux de va-et-vient entre des médiums et des supports.

Questionnement quant au mode de présentation qu’elle induit, l’exposition peut devenir le prétexte à autant de clins d’oeil, références à l’espace scénique ou au white cube de l’art contemporain. La projection vidéo s’appréhendant ici comme une expérience véritablement
physique et concrète, l’artiste explore le rapport corporel que le spectateur entretient face à l’image, de manière générale et élargie.

Stéphane Pauvret est aussi membre du collectif Contrechamp diffusant des films d’artistes. Dernièrement, l’artiste a réalisé au Brésil, un documentaire sur un campement de paysans Sans-terre, ce mouvement syndical et populaire qui lutte pour une réforme agraire et un changement social.

Intitulé Juste une illusion, le projet d’Instantané de Stéphane Pauvret au Frac des Pays de la Loire, développe une réflexion autours de l’hypermodernité d’une mégalopole, Sao Paulo et sa proche région rurale. Dans le cadre de l’Instantané, en parallèle à l’exposition, sera programmé en avant première au Cinématographe, le long métrage tourné au Brésil, écrit et coréalisé avec Bérangère Janelle.

Juste une illusion constitue une proposition plastique imaginée à partir d’un territoire réel, celui de l’architecture de survie, qui apparaît aux abords d’une ville, et qui est produite par des habitants refoulés à ses frontières. La périphérie sociale, urbaine et politique comme une donnée contemporaine, est une des thématiques déclinées par cette exposition.

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