Quand Julio Le Parc rencontre la Manufacture nationale de Sèvres, cela donne une carte blanche, à retrouver en exclusivité à la Foire Internationale d’Art Contemporain. Participant pour la deuxième fois à la FIAC, entre art et design, Sèvres a ainsi choisi de mettre en valeur le travail d’un artiste-clé de l’Op Art comme de l’Art Cinétique. Et ce sont sept pièces en biscuit de porcelaine qui ont ainsi vu le jour. Pièces à la blancheur laiteuse, elles valorisent avant tout le motif, conférant du mouvement à la matière. Membre fondateur du GRAV (Groupe de Recherche d’Art Visuel), avec Vera Molnar et François Morellet, Julio Le Parc cultive une Å“uvre optique et dynamique. Soit une approche qui explore les liens entre vision et mouvement. En tant que perception de déplacement, le mouvement ne s’accompagne d’ailleurs pas toujours d’un déplacement flagrant de matière. Et avec « Julio Le Parc à Sèvres », la porcelaine s’anime.
« Julio Le Parc à Sèvres » : une carte blanche et sept pièces inédites, dévoilées à la FIAC
L’Op Art et l’Art Cinétique ont contribué à rendre les œuvres interactives, en incluant le mouvement des spectateurs dans leurs dispositifs — avec des labyrinthes, notamment. Mais dans leurs formes les plus poussées, ni l’œuvre, ni les spectateurs n’ont besoin de bouger pour qu’émerge une perception de mouvement. Le jeu des lignes, des contrastes, associé aux balayages des yeux, peut suffire à enclencher des impressions de mouvements. Peintures, installations, sculptures de lumière… L’œuvre de Julio Le Parc regorge de telles expériences de perception. Pour sa carte blanche à Sèvres, il a transmis maquettes en marbre et verre, photographies, dessins et impressions 3D. À partir de ces éléments, les ateliers de la Manufacture ont alors généré sept pièces inédites. Sept œuvres à mi-chemin entre sculpture et bas-relief, Sculpture lumineuse (2018) incluse. Conférant à la porcelaine une géométrie claire, ondoyante et structurée, Julio Le Parc en souligne la légèreté et la souplesse.
Julio Le Parc : quand l’Op Art et l’Art Cinétique animent la porcelaine de Sèvres
Jouant sur les profondeurs, creusant la matière en stries, la carte blanche « Julio Le Parc à Sèvres » fait également écho à ses recherches des années 1960. Entre surfaces, dessins et reliefs, le bois y était alors l’un de ses matériaux de prédilection. Avec des pièces comme Volume à courbes progressives (1960) ; Courbes à partir de droites (1960-1971) ; Volume vertical (1972). Quand la porcelaine s’en mêle, les contrastes s’affinent, les reliefs aussi. Mais la dynamique demeure la même : un principe de progression appliqué à des variations de niveaux. Avec un jeu de lumières positionnées suivant différents angles, pour moduler la perception des reliefs. Le résultat gommant une partie de la matérialité tangible de l’objet, en l’augmentant d’une épaisseur d’ombres. Laquelle d’épaisseur dépend alors également des déplacements des spectateurs. Et ceux de la FIAC 2018 pourront ainsi découvrir ces pièces inédites, de « Julio Le Parc à Sèvres ».