L’exposition « Réels et virtuels 1958 – 2019 » au Centre des arts d’Enghien-les-Bains met à l’honneur l’œuvre pionnière de Julio Le Parc, artiste argentin anticonformiste dont les peintures, Å“uvres lumineuses et installations monumentales soumises à la transformation en ont fait un précurseur de l’art cinétique et d’un « art perceptuel ». Elle offre une plongée au cÅ“ur de l’univers d’un artiste visionnaire, dont les principaux matériaux sont la lumière, le mouvement et la couleur.
« Réels et virtuels 1958 – 2019 » : l’art précurseur de Julio Le Parc
Les œuvres de Julio Le Parc inaugurent une nouvelle façon de dialoguer avec le spectateur : elles l’entraînent vers une expérience sensorielle en multipliant et en variant les points de vue. Pour cela, l’artiste s’est donné pour principe de s’éloigner de la conception de l’œuvre d’art comme un objet fixe, stable et définitif. Les images qu’il crée sont au contraire caractérisées par la flexibilité, la déformation, la dématérialisation et la permutation.
Ainsi le spectateur est-il placé en situation d’interagir avec les œuvres et même de modifier leur apparence et la perception qu’il en a. Précurseur, Julio Le Parc a anticipé par ses théories, ses recherches et ses réalisations les possibilités artistiques nées de l’apparition des technologies numériques : l’immersion, l’interaction ou encore le glissement vers d’autres réalités.
Julio Le Parc a anticipé ce que le numérique a apporté à l’art
Le dessin à l’encre sur carton intitulé Réels et virtuels qui ouvre l’exposition a été réalisé par Julio Le Parc en 1958 et évoque déjà le glissement possible entre deux réalités. Les peintures comme Secuencias en rotacion color témoignent des recherches sur la couleur entreprises en 1959 par l’artiste qui s’appuie sur une gamme unique de quatorze couleurs organisées selon un système rigoureux de combinaisons géométriques répétitives qui permettent d’infinies associations, à l’écart de tout formalisme ou expression de sensibilité personnelle.
Les mobiles que Julio Le Parc crée au début des années 1960 utilisent la lumière pour diversifier les situations au sein même d’une expérience ; ils marquent l’éloignement de l’artiste de la notion d’œuvre immuable. La série Alchimies virtuelles a été réalisée à partir des tableaux de la série Alchimies qui explorait déjà la notion de virtualité, et utilise les technologies actuelles pour leur donner une nouvelle vie et s’immerger en elles grâce à des casques de réalité virtuelle.