L’exposition « 1968 / 2018 : 1/2 siècle. Julien Blaine : 3/4 de siècle » à la galerie Jean-François Meyer de Marseille revient sur le parcours de Julien Blaine, performeur et l’un des créateurs de la poésie action.
Julien Blaine, un acteur majeur de la poésie et de l’art contemporain
Des documents d’époque, des affiches, un manifeste ou encore une installation récente mettent en lumière l’œuvre de Christian Poitevin alias Julien Blaine qui, avant de dire adieu à la performance en 2005 mais aussi après, s’investit dans une multitude d’axes créatifs et éditoriaux. Dans le cadre du printemps de l’art contemporain et dans celui de l’anniversaire de mai 68, l’exposition « 1968 / 2018 : 1/2 siècle. Julien Blaine : 3/4 de siècle » dresse le portrait d’un acteur majeur de la poésie et de l’art contemporains.
Les poèmes et dessins intitulés Tu es mes lèvres et Tu es mon rêve olution, extraits du premier numéro du journal Géraronimo, paru en 1972, témoignent des publications de Julien Blaine qui relèvent d’une poésie élémentaire, c’est à dire une poésie qui est nourrie d’une recherché sur le sens des mots et sur la façon dont il se constitue. La poésie élémentaire se caractérise par l’intégration dans le poème de tout élément signifiant, qu’il s’agisse d’éléments typographiques qui ne sont pas des lettres ou de tout autre signe issu de la culture humaine.
De 1968 à 2018, parcours de Julien Blaine, entre édition et poésie performance
Des affiches réalisées de façon collective au sein de l’Atelier populaire des beaux-arts en mai 1968 reflètent combien les sujets politiques et sociaux, comme les grèves, la violence policière, le vote et la lutte globale, irriguaient alors l’ensemble de la société, jusqu’au milieu artistique. Dans ces créations des étudiants en art, celui-ci est entièrement mis au service des causes défendues, pour devenir un outil de conviction, de fédération et de revendication, à grand renfort de slogans.
Julien Blaine a abandonné en 2005 la poésie performance ou poésie action à laquelle il avait consacré la majeure partie de sa carrière, pour se tourner notamment vers des « démonstr’actions » et des « déclar’actions » qui lui offrent de nouveaux modes d’expression qui mettent l’accent sur la langue plus que sur l’action. On découvre ici une autre forme d’intervention avec l’installation De profundis, dans laquelle des jeux de plage dont une large bouée imitant un donut est surmontée d’un lourd dac de sable et d’un cube de marbre sur lesquels est inscrite l’expression « De profundis ».