Communiqué de presse
Julian Hoeber
Julian Hoeber
Praz-Delavallade Space I
28 rue Louise Weiss – 75013 Paris

Praz-Delavallade présente la première exposition personnelle en France de l’artiste Julian Hoeber.
Cet ensemble de travaux reprend certaines des stratégies formelles menées récemment par l’artiste – dessins noir et blanc en série dont les spirales flirtent avec l’Op Art ; sculptures en bronze de têtes humaines violemment altérées – ainsi que des modes de faire qui lui sont plus coutumiers tels que le trompe-l’œil ou le collage.
Le tournant principal de cette exposition est l’introduction de formes harmonieuses qui tendent vers l’abstraction pure.
« Mon travail a souvent impliqué des sujets difficiles : violence, sexe, amour, apathie politique, maladies mentales… Il y a certainement là une fascination rampante pour la nausée et l’aliénation, que j’ai tentées d’aborder dans cette nouvelle exposition à travers la forme, les jeux optiques et l’espace.
Deux idées centrales sont l’inaction – ou le sentiment d’être pris au piège – et l’idée du néant. Images d’armes à feu qui ne peuvent se déclencher, abstractions qui se rapprochent de l’espace réel, images de prisonniers et blagues psychologiques grossières concernant les clichés de nos habitudes aux toilettes.
Ces nouveaux travaux incluent des collages abstraits en couleur au dos de certains dessins. J’ai changé de technique pour peindre toute la surface du papier en noir, puis dessiner les parties blanches en les enlevant au couteau. Pour que ces travaux ne tombent littéralement en morceau, j’ai dû les renforcer en collant à leur verso une nouvelle feuille de papier. Je me suis rendu compte que le dos de ces dessins devenait une nouvelle surface pour y réaliser une image.
Cela m’a rappelé la manière de dessiner qu’ont les enfants, qui retournent le papier et en utilisent l’autre côté parce qu’ils veulent juste continuer à dessiner. La destination finale de ces travaux n’est pas très importante quand vous êtes un enfant, il suffit simplement de faire des choses. J’ai aussi songé aux dessins de la Renaissance avec ces images des deux faces du papier simplement parce que c’était alors un matériau rare.
Alors que je commençais à travailler ainsi je me suis pris à considérer ces revers d’images comme une sorte de secret, un endroit où je pourrai faire des dessins que je n’avais pas l’habitude de montrer. Ce qui est drôle c’est que ce travail caché, presque honteux, est un travail harmonieux et doux.
Après en avoir terminé quelques uns, j’ai senti que la beauté en revers des dessins faisait une sorte de bonne blague. J’ai toujours dit aux gens que derrière la portée d’impact et de confrontation de mon travail se trouvait un sens personnel d’harmonie et de générosité. Il me semble que ces abstractions colorées sont la transcription en image de cette affirmation, la face subconsciente de mon travail. »
critique
Julian Hoeber