L’exposition « Julia Scalbert » à la galerie Béa-Ba dévoile de nouvelles peintures de la jeune artiste marseillaise ainsi que quelques pièces en céramique, des œuvres abstraites mais évocatrices de formes familières.
Julia Scalbert : une abstraction évocatrice de formes familières
Partagée entre peinture, dessin et céramique, la pratique de Julia Scalbert se plaît dans une abstraction discrète, une évocation délicate de formes à la lisière entre l’inconnu et le familier. Réalisés à la peinture acrylique plutôt qu’à la peinture à l’huile qui nécessite un long temps de séchage, ses tableaux se construisent par une superposition de fines couches presque transparentes. Ainsi parviennent-ils à résoudre une équation apparemment paradoxale : faire naître une profondeur d’un effacement progressif plus que d’une accumulation de matière.
Peintures et sculptures de Julia Scalbert renvoient au monde organique
Des abstraites compositions picturales de Julia Scalbert émergent des formes que l’œil croît reconnaître mais qui pourtant se dérobent à toute identification précise. Ici un empilement de bandes blanches évoque un tas de tissus pliés, là des tubes évoquent des fragments d’anatomie, ailleurs ce sont des empilements de cubes, des tranches, des bulbes… L’abstraction se frotte à la suggestion et, dans des teintes aqueuses souvent douces et sensuelles, renvoient à l’imaginaire de l’organique, de la vie microscopique ou interne.
Les sculptures en céramique de Julia Scalbert rejoignent les motifs développés par sa peinture. Ainsi un ensemble de trois pièces en grès émaillé réalisé en 2014 présente-t-il trois formes tubulaires se dressant depuis le sol. Leur aspect irrégulier conjugue des portions lisses et des segments faits de replis, tel un boyau non identifié.