L’exposition « Momentum » à la Maison Européenne de la Photographie, à Paris, retrace le parcours de JR depuis ses premières photographies.
Momentum dévoile le processus créatif rigoureux de JR
L’exposition « Momentum », sous-titrée « La mécanique de l’épreuve », revient sur le parcours du photographe JR à travers une exceptionnelle exposition monographique. Le terme « momentum » est synonyme d’élan, d’impulsion, de mouvement et désigne, en sciences physiques, l’action qu’une force extérieure exerce sur un système pour déterminer sa trajectoire ou sa vitesse. Il a été choisi ici pour souligner l’angle de l’exposition qui met en lumière la dynamique qui est à l’œuvre dans la démarche de JR et qui l’amène à intervenir dans une ville ou au sein d’une communauté pour en modifier la perception et en montrer un nouveau visage.
Le parcours redéployé de JR révèle un processus créatif précis, souvent mécaniques et parfois éprouvants. Le photographe s’impose en effet un cadre de travail et un protocole rigoureux qui consistent à transformer des négatifs en collages monumentaux librement disposés sur les murs du monde entier. L’exposition dévoile certains clichés inédits de la série Expo 2 Rue, premières réalisations photographiques de JR en 2000, dans lesquelles il documentait son activité de graffeur.
JR, des premières photographies de graffeurs aux portraits monumentaux
Des photographies du projet 28 Millimètres, Portrait d’une génération, débuté en 2004 à Clichy-Montfermeil, à celles de la série Women Are Heroes, réalisées entre 2008 et 2011, de collages monumentaux à l’échelle d’une ville aux mosaïques de visages formant de gigantesques fresques, s’affirme un art humaniste et « infiltrant » qui vise à mettre en lumière l’identité des individus photographiés et faire participer les communautés au processus artistique.
Au fil de l’exposition, les échelles changent, les corps et les images se transforment : les portraits accumulés par JR année après années et recontextualisés dans la cité fixent la mémoire d’individus au sein d’un collectif et, par extension, la mémoire de la ville dans son époque. Dénuées d’explication, les portraits sont ouverts à un dialogue direct avec le spectateur et à ses interrogations, poser des questions étant au centre du travail de JR.