DANSE | SPECTACLE

Jinx 103 / Lift

08 Fév - 09 Fév 2018

Sous le signe du double, Jinx 103 / Lift réunit deux spectacles du chorégraphe australien József Trefeli. Chacune des deux pièces a été créée à deux chorégraphes, et chacune scrute la figure du double. Duel chorégraphique ou variation autour du porté : Jinx 103 / Lift déploie une énergie virtuose et haletante.

Jinx 103 et Lift sont deux pièces chorégraphiques de József Trefeli, fonctionnant en complément l’une de l’autre. Toutes deux ont en partage un sens du défi corporel. Pièces pour, respectivement, deux et quatre danseurs, Jinx 103 et Lift cultivent simplicité et virtuosité. Les deux ont été conçues à deux chorégraphes : avec Gábor Varga pour Jinx 103, avec Mike Winter pour Lift. Une démarche de redoublement suivant les axes horizontaux et verticaux. Sous forme de duo-duel chorégraphique, Jinx 103 déploie ainsi une actualisation des danses traditionnelles hongroises. Une collision que traduit notamment le titre : lorsque deux personnes prononcent le même mot en même temps, il est d’usage en anglais de dire « Jinx » et « 103 » en hongrois. La pièce Lift, pour sa part, s’empare de la virtuosité verticale en développant une variation autour du porté. Deux par deux, les danseurs y font ainsi naître élans et suspensions.

Jinx 103 de József Trefeli et Gábor Varga : un duo virtuose s’empare des danses hongroises

Dans cette double articulation chorégraphique, il y a d’abord Jinx 103. Conçu en 2011, il s’agit d’un duo entre les chorégraphes et danseurs József Trefeli et Gábor Varga. Tous deux ont en partage la Hongrie : comme pays de filiation pour József Trefeli (né en Australie) et comme pays de naissance pour Gábor Varga. De leur rencontre chorégraphique nait une exploration des danses traditionnelles hongroises, actualisées. Ne conservant de ces traditions que les rythmiques enlevées et les mouvements percussifs, Jinx 103 met l’accent sur la dépense énergétique. Sans costume traditionnel et sur une musique de Frédérique Jarabo, Jinx 103 s’empare du folklore pour mieux le scruter en tant qu’objet global. Les sons aux accents tour à tour tziganes, magyars et électro-industriels, font naître une trame rythmique haletante. Sans décors, Jinx 103 est une pièce simple et virtuose, conçue pour pouvoir être dansée presque n’importe où.

Lift de József Trefeli et Mike Winter : le porté comme figure du double chorégraphique

À ce duo fait suite Lift. Une pièce chorégraphique pour quatre danseurs, conçue avec Mike Winter en 2013. Avec Lift, József Trefeli réjoue la question du double mais sous la forme du porté. Autre figure traditionnelle (de la danse classique cette fois), le porté existe comme articulation entre deux interprètes. Tout aussi haletant et physique, tout aussi virtuose, mais dans le sens de la hauteur, Lift met les interprètes au défi de la gravité. La musique de Frédérique Jarabo, envoutante et hypnotique, se déploie en nappes rythmiques apportant presque avec elle des petit morceaux de l’Australie aborigène. Aérienne, la pièce Lift joue elle aussi sur la simplicité et le dépouillement. Sans décor ni costume particulier, les danseurs (Amaury Réot, Carl Staff, József Trefeli, Mike Winter) font naître la magie par leur seule dextérité. Et comme un caléidoscope chorégraphique, à deux ou quatre, Lift déploie ainsi des figures fascinantes.

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