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Jours étranges et So Schnell

Communiqué de presse
Dominique Bagouet, Ballet du Grand Théâtre de Genève
Jours étranges, So Schnell

Horaires: 21h30

Durée: 45 min et 60 min (entracte 20 mn)

Entre 1976 et 1992, Dominique Bagouet aura transformé la danse contemporaine en France, imposant avec douceur ses visions éclatantes, baroques et désenchantées. 
Formé à l’école classique, marqué par la liberté de Trisha Brown et de Merce Cunningham, il disait être devenu chorégraphe «par une vocation pas du tout prévue».
 Directeur, dès 1980, de l’un des premiers Centres chorégraphiques nationaux, fondateur du festival Montpellier Danse, il aura marqué une génération de chorégraphes, avec des créations qui flottent encore comme des parfums: Chansons de nuit, Déserts d’amour, Assaï, Le Saut de l’ange

Dans les deux pièces présentées au Palais royal, sombres et lumineuses, débridées et bien tempérées, l’on retrouve Dominique Bagouet à sa place naturelle, au croisement de Bach et des Doors. On y redécouvre intacte la vitalité du chorégraphe, qui définissait ainsi l’exigence.

Jours étranges (1990)
— Interprétation: Ballet du Grand Théâtre de Genève
— Musique: The Doors extraits de Strange Days
— Chorégraphie: Dominique Bagouet
— Responsable artistique: Olivia Grandville
— Assistants: Sylvie Giron et Jean-­Charles di Zazzo
— Lumières: Serge Dées

«Je me souviens de ces soirées à tendance ’beatnik’ bercées par la voix chaude de Jim Morrison, le climat de ces ’strange days’ correspondait parfaitement au désarroi de notre adolescence qui cherchait alors, dans ce qui est devenu une sorte de mythologie, ses propres valeurs et vivait aussi d’obscurs désirs mal définis de révolte contre les normes et les codes établis. En réécoutant ce disque, il y a quelques mois, je me suis senti prêt à affronter cette page de mon passé; peut-être parce qu’elle est devenue déjà un peu floue et qu’ainsi cette musique, pour laquelle finalement je n’ai que peu d’opinions sinon qu’affectivement elle me bouleverse à chaque fois, me permet de renouer avec un état qui n’est pas si éloigné de celui d’aujourd’hui où la remise en question, la quête d’aventures, se heurtent encore à de nouvelles conventions, des systèmes qui redeviennent pesants et qu’il semble urgent de secouer.»
 
So Schnell (1992)

— Interprétation: Ballet du Grand Théâtre de Genève
— Chorégraphie: Dominique Bagouet
— Musique: Jean-­Sébastien Bach
— Compositeur électro-acoustique: Laurent Gachet
— Responsable artistique: Olivia Grandville
— Assistants: Sylvie Giron et Jean-­Charles di Zazzo
— Scénographie: Christine Le Moigne
— Costumes: Dominique Fabrègue
— Lumières: Manuel Bernard

«Ainsi j’ai enfin osé m’attaquer à cette cantate BWV 26, de Jean-Sébastien Bach enregistrée dans une version chère à mon cœur depuis longtemps (…). Toujours guidé par le charme de ce grand tissu d’espace, porteur de lignes, de points et de contrepoints, j’ai voulu insérer entre chaque mouvement de la partition classique des jeux sonores provenant de machines industrielles de bonneterie. Laurent Gachet a capté, mixé et arrangé ces rythmes et ces sons, directement liés à mon enfance puisque mes grand-père, père et frère ont tour à tour dirigé une petite entreprise textile accolée à la maison familiale. Partant de ces sons en deux dimensions, j’ai préparé des pages de trames précises de construction chorégraphique, au service d’un vocabulaire sans scrupules d’esthétisme mais soucieux d’énergie et d’exploration souvent individuelle pour les interprètes.»

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