A travers une multitude de médiums, l’exposition collective « Journal d’un travailleur métèque du futur » réunit au Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire les peintures, sculptures, dessins, films et installations de cinq artistes qui partagent un questionnement sur les notions de culture, d’origine et d’appartenance.
Cinq artistes interrogent le présent en imaginant le futur
Le parcours articule les œuvres de Julien Creuzet, Adriana Minoliti, Ximena Garrido-Lecca, Fernando Palma Rodriguez et Gala Porras-Kim en un dispositif immersif guidé par un scénario plastique inspiré de la dystopie et de la science fiction. Cette présentation interconnecte les œuvres, tout en leur laissant leur vie propre. A travers des constructions imaginaires, l’exposition renvoie un futur potentiel en miroir de la société actuelle. Les créations plastiques deviennent le lieu où se formuent des hypothèses, de nouvelles représentations et des utopies, grâce à l’apport d’autres domaines de connaissance comme l’anthropologie, l’écologie, l’histoire ou encore l’archéologie.
Les œuvres multiformes de Gala Porras-Kim tirent de l’archéologie et de l’anthropologie leur inspiration, leur apparence et leur mode de réalisation. Ces champs de connaissance nourrissent une recherche sur les patrimoines immatériels tels que le langage, l’écriture ou la musique. Principalement des dessins et des sculptures mais aussi des créations sonores, vidéos et installations épousent les processus propres à ces sciences, comme la collecte, la classification, la conservation et la transmission.
Quand les utopies dessinent une critique de la société contemporaine
Les tableaux d’Adriana Minoliti mêlent d’innombrables styles et époques et motifs, figuratifs ou abstraits, pour remettre en question la notion de peinture comme ses modes de réalisation et d’exposition. Ses œuvres sont nourries d’une conscience féministe, écologiste et queer. Le télescopage d’esthétiques habituellement inconciliables et la construction d’ensembles hybrides aboutissent à la mise en image d’un univers utopique qui échapperait à l’hétéronormativité.
Chez Ximena Garrido-Lecca, les installations monumentales servent à mettre en scène les rapports entre l’architecture et les structures de pouvoir. Les installations sont composées d’éléments collectés par l’artiste sur le terrain qu’il souhaite étudier et d’éléments créés par lui. Ces derniers peuvent prendre la forme d’œuvres (notamment des vidéos à l’aspect documentaire), de reconstitutions d’environnements ou d’artefacts. Les œuvres de Ximena Garrido-Lecca mettent particulièrement en lumière les tensions générées par le capitalisme mondialisé entre les besoins quotidiens des populations et le développement urbain et industriel.