DANSE | SPECTACLE

DañsFabrik | Mnémosyne

27 Fév - 02 Mar 2019

Projet performatif et photographique, avec Mnémosyne, le chorégraphe et plasticien Josef Nadj présente une pièce charnière : la réunion en acte de ses différentes pratiques. Soit un solo dansé, au sein de son exposition photographique.

Avec Mnémosyne (2018), le chorégraphe Josef Nadj livre une création composite. Un projet articulant photographie et performance. Dans la mythologie grecque, la Mnêmosúnê d’Hésiode était une titanide, déesse de la mémoire. Plus récemment, au début du XXe siècle, l’historien d’art allemand Aby Warburg en a fait la figure tutélaire de son immense atlas inachevé (inachevable), uniquement composé d’images. Un projet ensuite exploré par l’historien d’art George Didi-Huberman, dans L’Image survivante. Histoire de l’art et temps des fantômes selon Aby Warburg (2002). Loin d’être amnésique, la Mnémosyne de Josef Nadj incorpore aussi ces strates culturelles. Chorégraphe et plasticien, c’est avec une quarantaine d’années d’expérience à son actif que Josef Nadj livre l’un des envers de son processus créatif. Diplômé des Beaux-Arts de Budapest (Hongrie), Josef Nadj pratique également la photographie. Et cabinet de curiosités constellé d’images, le dispositif Mnémosyne inclut un moment performatif.

Mnémosyne : un projet photographique et performatif de et avec Josef Nadj

Après des études en art, Josef Nadj s’installe à Paris au début des années 1980. Danseur et mime, en 1987 il signe, en tant que chorégraphe, la pièce Canard Pékinois. Au début des années 1990, il entame (ou approfondit) une recherche photographique. Qui fait régulièrement l’objet d’expositions depuis les années 2000. Photos, mais aussi dessins, accompagnent ainsi sa création chorégraphique. En 2002, l’exposition « Les Miniatures » avait alors réuni une série de dessins résonnant avec la pièce Les Philosophes (2001). L’exposition « Opus de Saratov » (2004) présentait pour sa part une série de photos prises dans les dessous du théâtre Drama de Saratov (Russie). Un travail réalisé pendant la co-création de Penthésilée (2004), mise en scène par Alain Milianti. Tandis qu’en 2010, l’exposition « Les Corbeaux » avait de nouveau réuni une série de dessins fonctionnant avec la pièce chorégraphique éponyme — Les Corbeaux (2010) de Josef Nadj.

Entre camera obscura et palais de la mémoire : une immersion ‘spéculactive’

Exposition mémorielle et syncrétique, Mnémosyne mobilise ainsi des objets photographiques au long cours. Sur le versant de la performance, Josef Nadj y accueille les publics avec un solo bref et incisif. Entre intimité et étrangeté, l’espace se fait camera obscura ou palais de la mémoire. Un théâtre mémoriel où se déploient les mises en abîme. Les échos, d’échos, d’échos… Comme une chambre de miroirs où rebondissent les regards ; où les spectateurs observent et s’observent en train de s’observer. Élément de pondération, le chorégraphe et danseur Josef Nadj y livre une performance fulgurante, ramassée dans le temps, contrastant ainsi avec l’étirement photographique. Il y a probablement un avant et un après. Une modalité d’existence de l’exposition avant la performance. Et une autre modalité après, telle que reconfigurée par le solo de Josef Nadj. Pour une expérience plurielle (exposition et performance) à retrouver pendant le festival DañsFabrik, à Brest.

Informations pratiques :
Dans le cadre du festival DañsFabrik 2019 :
– Exposition du 26 février au 16 mars 2019,
– Performances du 27 février au 2 mars 2019.

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