L’exposition « Au fil de l’eau » à la Maison de la photographie de Lille dévoile la dernière série photographique de Jorge Rivas-Rivas, des clichés nimbés d’une poésie intemporelle sur lesquels il fixe l’atmosphère particulière qui règne le long des fleuves européens.
« Au fil de l’eau » : Jorge Rivas-Rivas à la Maison de la photographie de Lille
La nouvelle série de clichés de Jorge Rivas-Rivas, intitulée Au fil du fleuve, s’inscrit dans le deuxième chapitre de son œuvre, entamé en 2005, et qui l’a vu abandonner le portrait, genre qu’il explorait jusque là , pour se tourner vers celui du paysage urbain. On décèle cependant une continuité entre ces récentes réalisations et les débuts du photographe : l’attention portée à la qualité formelle et à l’aspect des images et le recours à divers procédés pour influer sur eux.
Les premières photographies de Jorge Rivas-Rivas parmi lesquelles la série Evocations rituelles relevaient en effet d’une esthétique pictorialiste, grâce à l’utilisation d’anciennes techniques photographiques comme l’épreuve au charbon et la gomme bichromatée qui conféraient à ses images de personnages anonymes l’aspect onirique de dessins au fusain.
Jorge Rivas-Rivas capte l’atmosphère des fleuves européens
Après plusieurs séries consacrées au portrait en noir et blanc autour des thèmes de l’enfance, du handicap mental et du portrait d’artiste, la série Mi pueblo, réflexion visuelle sur Altamira de Cáceres, village d’origine du photographe né au Venezuela et installé à Paris depuis 1979, introduisit des vues de lieux en les associant aux gens et aux choses qui ont accompagné Jorge Rivas-Rivas depuis son enfance.
En abordant pleinement le thème du paysage urbain, le travail photographique de Jorge Rivas-Rivas prend en 2005 un grand tournant. Une première série réalisée à l’aide de films Polaroid renvoie sa vision personnelle de Paris à travers des images où la Seine occupe une place centrale. De cette série est née une deuxième, Au fil du fleuve, pour laquelle le photographe a arpenté les quais de fleuves de villes européennes de Paris à Budapest en passant par Lisbonne, Londres, Rotterdam et Bale. Là encore, le recours au Polaroid permet de rendre toute la fascination qu’éprouve Jorge Rivas-Rivas pour ces espaces fluviaux. Par des jeux de lumière, de couleur et de texture, entre flou et pénombre, les images dégagent une sensation poétique d’intemporalité.