ART | EXPO

Jorge Queiroz

01 Juin - 10 Juil 2007
Vernissage le 31 Mai 2007

Jorge Queiroz présente un ensemble d’oeuvres récentes faites à Berlin et Paris, où il est actuellement en résidence.

Jorge Queiroz
Jorge Queiroz

Ses grandes oeuvres sur papier ont été très remarquées pour la première fois en 2003 lors de la Biennale de Venise dans l’exposition «Clandestine» (commissaire Francesco Bonami). Un an après, il exposait à la Biennale de Sao Paulo, un ensemble de grands dessins (issus de sa première exposition à la galerie organisée en 2004).

Des oeuvres de Jorge Queiroz, on pourrait dire «c’est tout un monde», un monde dans lequel, personnages, paysages, constructions, motifs et références s’articulent pour suggérer des histoires qui entraînent le spectateur vers des images qu’il ne peut jamais complètement décrypter comme si elles ne se laissaient pas entièrement conter. Ces oeuvres aux accents surréalistes et symbolistes ont une écriture très poétique où peinture, pastel, fusain, aquarelle, crayon gras s’entremêlent et se diluent.

Chaque dessin apparaît comme les fragments d’une histoire où les traits et les compositions laissent toujours place à une image en réseau où se confrontent le reconnaissable et l’indéfinissable, le narratif et l’abstraction, qui font la magie des oeuvres de Jorge Queiroz. On est bousculé dans un même dessin par des détails aisément identifiables confrontés à d’autres qui demeurent plus mystérieux. L’univers de Jorge Queiroz prend forme tel un imaginaire complexe où caractères et situations apportent une constante ambivalence entre réalité et fantastique et présentent un constant défit à l’interprétation et à la construction d’un discours cohérent.

Dans cet univers, le dessin n’est ni une pratique autobiographique, ni la simple étendue des esquisses et des pensées de l’artiste. C’est tout cela à la fois et l’œuvre prend toute son originalité avec la confrontation des techniques et l’occupation de l’espace qui peut être saturé à certains endroits ou laissé vierge à d’autres.

Même s’il n’utilise pas la technique du papier collé ni des «cadavres exquis», la pratique de l’artiste peut être considérée comme la métaphore de la libre association des idées et des techniques que l’on retrouve dans le discours et l’analyse psychanalyste.Les dessins de Jorge Queiroz résistent à la description, on ne peut le traduire autrement que par «son» propre langage, c’est la prédominance de l’imaginaire comme chaîne de signification dont parle Lacan et qui construit un langage propre à chacun. Il y a un code dans le vocabulaire pictural de l’artiste mais il est à chaque fois secoué par une mosaïque de lieux, constructions, personnages qui rendent l’image mystérieuse. On pense aux tableaux de Gaspar David Friedrich mais aussi aux forêts et personnages de Alberto Giacometti et à Wols et Max Ernst.

Cette «Cosmogonie» singulière semble se construire au travers d’une «architecture d’épisodes» utilisant des points de vue et des mouvements de caméra caractéristiques du langage cinématographique, oscillant entre des «zooms» et des plans de vue éloignés.

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