Communiqué de presse
John Maeda
John Maeda
Pionnier du graphisme digital, explorateur des technologies nouvelles, John Maeda est dans le domaine du numérique le plus grand designer, enseignant et artiste actuel.
Mariant avec génie l’art et la science, il imagine aujourd’hui un lien nouveau, plus profond et plus humain à l’ordinateur. Son exposition présentée à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, du 19 novembre 2005 au 19 février 2006, est la première de cette ampleur en Europe. John Maeda crée à cette occasion une série d’oeuvres inédites qui ouvrent la voie d’une nouvelle ère : celle du «post-numérique».
Un «Technologue-Humaniste»
Créateur de programmes les plus poétiques et minimalistes, John Maeda est l’un des premiers à avoir compris le potentiel visuel et artistique que pouvait avoir un ordinateur. Avec beaucoup de sensibilité et d’humour, il développe depuis une vingtaine d’années une approche nouvelle de l’informatique.
En tant qu’artiste et professeur au MIT (Massachusetts Institute of Technology), il est à l’origine d’une conception «humaniste» de l’outil informatique, favorisant une technologie plus simple d’utilisation et plus proche de l’être humain et de ses sensations : l’invention du «less-tech» – alternative originale proposée au high-tech et au low-tech –, s’oppose à l’hermétisme intimidant des logiciels d’aujourd’hui. L’une de ses premières créations artistiques,
The Reactive Square (le carré réactif), illustre son engagement envers la simplicité en présentant un carré noir qui se déforme au son de la voix de l’utilisateur. Fasciné par le point de rencontre entre la programmation informatique et la création esthétique, John Maeda crée ainsi son propre univers pictural fait de subtiles variations de couleurs, de formes et de motifs.
Nature
Pour son exposition à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, John Maeda crée sept « paysages numériques» projetés sur grand écran. À partir de métaphores de la nature – les arbres, le ciel, l’herbe, la lune, le feu, le vent, la pluie, la neige… –, il donne à voir l’espace numérique dans l’esprit d’une peinture de paysage.
L’artiste a conçu à cette occasion un tout nouveau programme pour «peindre dans l’espace et le temps». Réalisés à partir des gestes de l’artiste dans l’esprit de l’Expressionnisme abstrait et de l’Art gestuel, ces paysages se veulent des équivalents numériques des phénomènes naturels (l’herbe qui pousse, la pluie qui tombe…), démontrant l’existence d’une «nature informatique». En dévoilant avec poésie l’univers invisible de l’ordinateur, John Maeda ouvre la voie de l’ère post-numérique qui est selon lui la prochaine étape du développement informatique.
Eye’m Hungry
Si le travail de John Maeda fait appel à la réflexion des adultes, il cherche également à éveiller l’esprit curieux des enfants. Les quatre petites filles de l’artiste l’ont amené à réaliser de multiples programmes de jeux à reconnaissance vocale pour faciliter aux enfants l’accès à l’informatique. Ces « formes réactives », au concept totalement innovant, leur permettent de faire réagir l’ordinateur en parlant ou en chantant plutôt qu’en utilisant la souris ou le clavier.
À l’occasion de son exposition à la Fondation Cartier, John Maeda consacre une salle aux enfants à travers six oeuvres réalisées spécialement à leur intention et diffusées sur des bornes interactives disposées à la hauteur des yeux des jeunes visiteurs. Intitulée Eye’m Hungry, cette série prolonge son travail commencé en 1993 sur les formes réactives ainsi que ses recherches effectuées à l’occasion de son exposition personnelle «F00d» à New York en 2003.
Explorant le thème de la nourriture avec dynamisme, humour et originalité, Eye’m Hungry offre la possibilité de s’essayer à l’abstraction interactive : les visiteurs parviennent à créer des cascades de formes colorées à partir d’images d’aliments du quotidien tels que citrons ou brocolis.
À travers cette série, comme dans toutes ses oeuvres, John Maeda poursuit le même but : percevoir et tenter de comprendre la beauté de la vie à travers sa connaissance de l’ordinateur. Privilégiant dans chacun des programmes qu’il invente la simplicité et la plus grande clarté, il recherche, avec une sensible ingéniosité, la dimension humaine de la technologie.
L’artiste
Né en 1966 à Seattle dans une famille d’immigrés japonais, John Maeda ses études de mathématiques et de programmation au prestigieux MIT (Massachussets Institute of Technology) le destinaient à devenir ingénieur, selon la volonté paternelle. Mais la découverte fortuite de Thoughts on Design du graphiste Paul Rand en décide autrement et lui révèle sa vocation: il part étudier les Beaux-Arts au Japon et obtient son doctorat à l’Université Tsukuba.
À 28 ans, il revient au MIT, cette fois en tant qu’enseignant au Media Laboratory. Il y est actuellement Allen Professor of Media Arts and Sciences et Directeur du Physical Language Workshop.