— Auteurs : John Baldessari, Marie de Brugerolle, Robert Storr, Philippe-Alain Michaud, John C. Welchman, John Miller, Lawrence Weiner, Douglas Gordon, Christian Boltanski, Gary Simmons, Liam Gillick ; préface de Françoise Cohen
— Éditeurs : Carré d’art, Nîmes / École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris
— Année : 2005
— Format : 23 x 28 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleur et en noir et blanc
— Pages : 156
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-84056-200-6
— Prix : 35 €
Présentation
Figure clef de l’art conceptuel américain de la côte ouest des États-Unis, John Baldessari, a développé depuis le début des années 1960 une œuvre polymorphe. Dans cette œuvre, le dialogue entre le cinéma et la peinture est nourri par une volonté d’analyse. La déconstruction des mythes de l’histoire de l’art (vanités, peinture d’histoire, fiction) et de leurs relations avec la réalité américaine (et tout particulièrement celle de Los Angeles, ville où il réside, capitale du cinéma) se fait par les outils du cinéma : coupe, montage. À partir des années 1980 la peinture interviendra comme un « cut » dans l’image photographique.
John Baldessari a donné une impulsion à l’art conceptuel américain dont l’écho se fait encore entendre dans les recherches d’artistes des générations suivantes. Son enseignement à Cal Arts, avec son sens de l’humour et sa manière de considérer ses étudiants comme des artistes, eut un fort impact. Garry Simmons, Jack Goldstein, Mike Kelley, Matt Mullican, Christopher Williams entre autres lui rendent hommage. Ami de Lawrence Weiner et Julião Sarmento, il a su tisser un dialogue avec d’autres artistes, comme Christian Boltanski, John Miller, Liam Gillick, Douglas Gordon, dont témoigne le catalogue de l’exposition.
À travers un large corpus d’œuvres (plus d’une cinquantaine) dont certaines itinérant pour la première fois (comme l’ensemble Vices and Virtues, 1980), l’exposition fera place tant aux premières expériences picturales à partir de 1962, qu’aux travaux basés sur le langage et l’indexation du réel. Les «leçons d’art» comme les vidéos, présentées en programmes thématiques, sont autant de questions posées à l’art conceptuel et à la pratique artistique, aux règles et aux canons de tous ordres. Deux salles proposeront une sélection de films. Succédant aux œuvres des années 1970 basées sur le réemploi de photos de films de série B ou d’images de séries télévisées, à partir de 1985, les œuvres de plus grand format se déploient dans l’espace. Ouvertes au mouvement, à la fiction et à l’allégorie, elles poursuivent le travail sur la naissance du sens à partir de la déconstruction de l’image, du montage et de l’hybridation. Le questionnement de la peinture, entre tradition et trahison, le détournement des techniques de montage et le jeu avec les lignes de construction, se déploient dans les magistrales séries des années 1990 qui instaurent un rapport nouveau à l’architecture des toiles.
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Carré d’art — Tous droits réservés)
L’artiste
John Baldessari est né en 1931 à National City, Californie du Sud. Il vit à Santa Monica depuis 1970.
Les auteurs
Marie de Brugerolle est commissaire d’expositions indépendante. Elle collabore régulièrement à Art Press, Flash Art, Parkett.
Robert Storr sera le commissaire des Biennales de Venise 2007 et 2009 ; il est professeur au New York Institute of Fine Arts et artiste.
Philippe-Alain Michaud est responsable de la collection des films du Centre Pompidou, et directeur de la collection «La littérature artistique» aux éditions Macula.
John C. Welchman est professeur d’Histoire de l’art au département des arts visuels de l’Université de Californie, San Diego.
John Miller, Lawrence Weiner, Douglas Gordon, Christian Boltanski, Gary Simmons et Liam Gillick sont artistes.