Johannes Zits est un artiste canadien d’origine hollandaise. Son travail s’articule autour de deux médium distincts : la vidéo, qu’il présente sous la forme de projections, et la réalisation d’images numériques et de collages aux dimensions variables.
La production des images de J.Zits se constitue par le biais d’une appropriation d’éléments iconographiques liés à l’histoire de l’art, ou issus d’un ensemble de clichés propres à l’image publicitaire, de communication, de propagande et politique. Il s’approprie ces corpus d’images après un traitement pictural spécifique sous la forme de collages et montages photographiques. Ces tableaux engendrent une forme d’atlas personnel qui emprunte l’essentiel de ces codes picturaux aux procédés plastiques de courants artistiques du siècle dernier : Dada, Surréalisme, Pop art, une forme de Décollage propre au Nouveau Réalisme (Affichistes). Zits perpétue cette « tekhnê » à travers le poétique et le politique. Une image « historique», comme celle de Richard Hamilton de 1956, ou encore La Photographie Manipulée sont emblématiques de la première période du travail de Johannes Zits.
Bien que ses collages empruntent beaucoup aux différents codes artistiques énoncés et à la critique des images publicitaires qu’engendre la consommation de masse, J.Zits constitue un ensemble iconographique qui traverse le système (commercial) de production d’images, et la culture Gay en Amérique du Nord et en Europe. La fabrication d’images et donc de lieux évoque également une idée qui parcourt de manière constante tout l’art et son histoire : celle du paradis perdu et de son Eden. La performance comme événement de production d’objets picturaux est également un point essentiel des réalisations de cet artiste qui joue avec ce que la performance construit comme relation esthétique et humaine entre le public et les acteurs eux-mêmes et où les regardeurs sont membres de ce théâtre fabricant.
Ses techniques plastiques, de collages de rehauts et de numérisation sont employées pour la production de nouvelles œuvres qui semblent toutefois se diriger vers un engendrement iconique en lien avec un atlas personnel mais aussi, dans une relecture et une réappropriation d’éléments issus d’une mythologie classique, ainsi que des œuvres devenues icônes de l’histoire de l’art.