Communiqué de presse
Jim Isermann
Jim Isermann
La galerie Praz-Delavallade présente la quatrième exposition personnelle qu’elle consacre à Jim Isermann. Si aujourd’hui de nombreux artistes contemporains puisent dans l’histoire du design américain, Jim Isermann a longtemps été au premier rang de cette investigation. A travers différentes techniques (tentures murales, tapisseries, sculptures en tissu, peintures murales en adhésif) il explore la possibilité d’utopie dans toutes ses formes esthétiques et fonctionnelles.
La pratique artistique de Jim Isermann se focalise sur l’échange d’informations visuelles entre abstraction et design, en mélangeant des éléments de high et low culture. En célébrant le potentiel décoratif de l’abstraction géométrique, il révèle le rapport symbiotique entre art plastique et art appliqué. Isermann adapte le langage formel du minimalisme et de l’abstraction à la fonction utilitaire du design contemporain: les peintures éclatantes et les sculptures flirtent avec le fonctionnalisme, incarnant l’évolution rapide de l’abstraction moderniste aux principes du design.
Son oeuvre se divise en deux pratiques: de grandes commandes réalisées pour des lieux spécifiques et son travail d’atelier. Les projets à grande échelle emploient des matériaux industriels et demandent la collaboration d’entreprises spécialisées. Ses réalisations dans l’espace publique constituent un élément très important dans sa pratique artistique. Pour lui, il y a un échange permanent d’idées entre ses oeuvres produites à l’atelier et les projets monumentaux. L’exposition à la galerie Praz-Delavallade présente ces deux aspects.
L’approche d’Isermann consiste à utiliser une palette trés réduite de couleurs industrielles en les associant aux matériaux les plus basiques pour tenter de savoir jusqu’où il est possible de reproduire les mêmes éléments en les positionnant de façon différente. «L’élaboration arbitraire d’un motif ne m’intéresse pas; ce qui m’importe c’est de parvenir à l’assemblage le plus rigoureux possible d’éléments individuels».
Une série de quatre peintures sera présentée dans l’espace de la rue Louise Weiss. Cet ensemble est le troisième set de quatre peintures que l’artiste a commencé en 2007. Il s’agit des premières peintures réalisées par l’artiste depuis vingt ans, le précédent ensemble datant de 1987/1988. Ce qui a poussé l’artiste à revenir à la peinture est notamment la création par Pantone de peintures industrielles. Ces peintures sont construites sur les algorithmes qui déterminent certains des projets constitués de panneaux thermoformés. «Les peintures sont basées sur la même géométrie – seul le coefficient divisant les dimensions et l’affectation des couleurs changent. Réalisées à la main à partir d’un dessin sur la toile, ces oeuvres sont minutieusement exécutées à l’aide de scotch, une couleur après l’autre. L’élaboration mathématique de ces peintures représentent une forme de perfection tandis que le recours à une technique manuelle incarne l’impossibilité d’atteindre cette perfection. Cette contradiction apporte une forme de beauté et de mélancolie à cette tentative.»
Une série de huit dessins relatifs aux peintures sera également présentée dans la galerie. Dans le second espace, rue Duchefdelaville, une installation de 2001 sera présentée. «Vacuum-formed plastic panels» est un projet emblématique que Jim Isermann a réalisé pour la biennale de Santa Fe en 2001. A cette occasion l’artiste avait créé une nouvelle façade pour l’immeuble de «Site» composée de 750 panneaux de plastique thermoformé. Ces modules argentés de section carrée et aux coins arrondis forment des étoiles acérées à leur jonction. Combinés, les panneaux créent une structure minimaliste et brillante qui incorpore par réflexion l’espace public et la vie ordinaire.