L’exposition « Paris Reconnaissance » au Centre Pompidou retrace à travers la donation de peintures et de sculptures que Jim Dine a récemment faite, le parcours unique de l’artiste américain qui a trouvé en France l’inspiration de sa singularité plastique et thématique.
« Paris Reconnaissance » : Jim Dine solde sa dette envers la France
L’exposition « Paris Reconnaissance » présente dans son intégralité l’exceptionnelle donation que Jim Dine a récemment accordée au Musée national d’art moderne : vingt-six œuvres, peintures et sculptures, qui ont été réalisées entre 1961 et 2016. Un don par lequel l’artiste américain souhaitait « rembourser la France d’une dette culturelle et personnelle ». C’est en effet au cours des nombreuses années passées à Paris que Jim Dine a découvert une esthétique qui a guidé sa propre démarche.
La donation de Jim Dine comprend ses toutes premières œuvres, dans lesquelles s’imposent son vocabulaire plastique et l’originalité de ses thèmes, et s’étend jusqu’à son travail le plus récent. Ainsi, tout en saluant son geste généreux, l’exposition y trouve l’occasion de retracer suivant un parcours chronologique son cheminement artistique, singulier et toujours fécond.
L’exposition « Paris Reconnaissance » retrace le parcours singulier de Jim Dine
Les premières œuvres de Jim Dine, réalisées dans les années 1960, comme Window with an Axe ou My Tuxedo Makes an Impressive Blunt Edge to the Light, s’inscrivent dans le courant pop art, dont l’artiste ne se considéra pourtant jamais comme un représentant et dont il s’éloigne rapidement. Déjà apparait le cœur, motif emblématique de Jim Dine , présent dès 1966 dans la sculpture Nancy and I at Ithaca (Straw Heart), une botte de paille en forme de cœur.
Des assemblages mêlant des matériaux hétérogènes témoignent des intenses recherches plastiques menées par Jim Dine au tournant des années 1970. Ainsi dans l’installation Sawhorse Piece, un pot de peinture, un seau, un pinceau, un couteau et des débris sont éparpillés au sol sous deux toiles peintes posées sur des tréteaux en bois desquels pendent des bandes de tissu. Les motifs récurrents de l’œuvre de Jim Dine, comme le cœur, mais aussi le crâne, la robe de chambre et d’autres symboles de la vie quotidienne comme les bouteilles, récipients et outils figurent dans plusieurs des pièces présentées.
Les premières sculptures à travers lesquelles Jim Dine revisite des figures de l’art comme la Vénus de Milo côtoient celles où il reprend la figure de Pinocchio, devenu un double de l’artiste, comme The Prince, sculpture en bois peint et émaillé réalisée en 2008. Enfin, de larges peintures comme A Child in Winter Sings, diptyque réalisé en 2011 et 2012 à l’acrylique et sable sur bois, dont la liberté des teintes et des matières s’oppose à l’austérité des œuvres quasi monochromes des débuts de Jim Dine, illustrent sa volonté de créer hors de toute contrainte.