Jennifer Allora, Guillermo Calzadilla
Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla
Nourrie par leur double formation artistique et scientifique, leur œuvre commune vise la déstabilisation des systèmes urbains, politiques, économiques, perceptifs et communicationnels, qu’ils révèlent et reformulent dans l’espace d’exposition. À cette fin, ils ont souvent recours à des dispositifs techniques réalisés à une échelle humaine et performative. Ceci permet au spectateur de questionner son propre contexte à différents niveaux par le biais d’une interaction à la fois judicieuse et chargée d’humour.
L’œuvre Land Mark, exposée à la Tate Modern, est exemplaire de cette approche. Il s’agit d’un tapis en feutre reproduisant à l’échelle 1/1 une partie du territoire utilisé par les Etats-Unis, l’OTAN et autres Forces Alliées, pour des tests d’armement, et finalement fermée après 60 ans d’agissements locaux revendiquant ce territoire. Puerto Rican Light est également paradigmatique de ce processus de travail: un néon de Dan Flavin, portant le même titre, a été emprunté par l’institution dans le but d’être activé par des panneaux solaires avec de l’énergie en provenance de Puerto Rico. Cette œuvre crée la rencontre à la fois critique et humoristique entre l’art et la communauté, la constitution d’une collection et ses motivations sous-jacentes.
Pour l’exposition à la Galerie Chantal Crousel, Allora et Calzadilla réaliseront quatre nouvelles œuvres ayant en commun une relation étroite entre des phénomènes naturels tels que les cyclones (très communs aux Caraïbes) et des évènements politiques ou économiques. L’idée de révolution — un changement radical de d’orientation politique — est répétée dans le mouvement contraire aux aiguilles d’une montre du cyclone. Le fil conducteur des œuvres présentées à la galerie Chantal Crousel sera celui d’une savante réduction / expansion d’échelle de phénomènes naturels et humains – placés au même niveau.