La jeunesse est à l’honneur à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Véritable festival des arts plastiques et du spectacle vivant, «J’en rêve» réunit plus de 100 jeunes talents des quatre coins du monde, pour la plupart de moins de 26 ans, parrainés par des artistes de renommée internationale. Fondation Cartier pour l’art contemporain.
En septembre 2004, Hervé Chandès, directeur de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, a invité une centaine d’artistes internationaux à parrainer de jeunes talents d’une vingtaine d’années, toutes disciplines confondues. S’engager ainsi peut paraître une démarche naturelle pour ceux des parrains qui sont professeurs, comme c’est le cas de Jean-Michel Alberola ou de Giuseppe Penone. Elle est aussi évidente pour Takashi Murakami qui organise deux fois par an à Tokyo le Geisai, festival où des centaines de jeunes artistes viennent avec famille et amis vendre leurs œuvres pour la première fois. Elle l’était tout autant pour Ernesto Neto qui a ouvert à Rio une galerie exclusivement réservée aux jeunes artistes et pour Guillermo Kuitca qui, à Buenos Aires, donne deux jours de sa semaine à une vingtaine d’artistes naissants.
Après avoir placardé des affiches dans les rues de Kinshasa pour inviter les jeunes artistes de la République Démocratique du Congo à participer à la sélection, Chéri Samba a reçu pendant une semaine dans son atelier une centaine de candidats enthousiastes. Annette Messager et Alessandro Mendini ont fait parvenir une quinzaine de dossiers. Raymond Depardon a tenu, quant à lui, à défendre le travail d’un seul photographe. Contre toute attente, Bernard Piffaretti a proposé plutôt des vidéastes que des peintres. Maria La Ribot et Macha Makeieff ont soutenu à la fois des projets de plasticiens et de performers et Matthew Herbert une plasticienne-vidéaste. La photographe iranienne Shirina Shahbazi fait découvrir le travail de sa sœur et Gary Hill celui de sa fille.
D’octobre 2004 à mars 2005 et de bouche à oreille, l’information sur l’exposition «J’en rêve» a circulé parmi les jeunes artistes. Des centaines de candidatures spontanées se sont ajoutées aux dossiers défendus par les parrains. En tout plus de 1200 dossiers de peintres, vidéastes, photographes, performers, designers, sculpteurs, musiciens, chorégraphes sont examinés. De débats animés en enthousiasme partagé, environ 50 dossiers de plasticiens (dont près de la moitié de filles !) et une quarantaine de propositions de spectacles vivants ont été retenus. Une sélection réalisée grâce au concours bienveillant et l’œil averti de parrains qui comme Christian Boltanski, Fabrice Hyber, Jean-Michel Alberola, Nan Goldin Ou Jean-Michel Othoniel ont pris plaisir à découvrir et choisir ces jeunes artistes.
critique
J’en rêve