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Jeffrey Vallance, Yvan Salomone

PEva Robillard-Krivda
@12 Jan 2008

Deux démarches symétriques, situées aux antipodes du présent, entre origine animale et disparition de l’homme : Jeffrey Vallance tente de retrouver un état primitif et originel, Yvan Salomone trace le devenir d’un monde sans homme.

Deux salles, deux artistes — Jeffrey Vallance et Yvan Salomone. Deux expositions distinctes, mais qui rentrent en résonance.

Dans la première salle, les dessins au graphite de Jeffrey Vallance sont cloués directement, sans cadres, sur deux murs adjacents d’un beau jaune vif. Peuplés d’animaux de toutes sortes, parfois presque irréels, ces dessins apparaissent comme les illustrations d’un périple qui a conduit l’artiste, durant plus de dix ans, des mers du sud au cercle arctique.
L’exécution abrupte et caricaturale, voire naïve, rapproche les dessins de ceux que l’artiste a pu voir en Polynésie dans les tribus primitives lors de ses voyages d’étude. On songe également aux planches d’histoire naturelle, ou aux illustrations des aventures coloniales du XIXe siècle. Chaque animal est inscrit dans un système à la fois singulier et doté d’une apparente cohérence. Au-delà des frontières géographiques, les récits que conte la série sont ceux de l’évolution, de la vie où l’homme n’est qu’un animal parmi d’autres. On est renvoyé à un stade primitif de la connaissance — Men and Tree Scene.

Dans l’autre pièce, les aquarelles d’Yvan Salomone procèdent, par l’importance de leur format et le poids de leurs cadres, à une véritable rupture dans le régime traditionnel de l’aquarelle.
Depuis 1991, Yvan Salomone détourne ainsi l’aquarelle de ses caractères traditionnels pour reproduire des paysages urbanisés d’où est évacuée toute forme de vie. Dépourvus de toute présence humaine, ces territoires le sont aussi de signes géographiques distinctifs. Sans hommes ni lieux, ce sont des paysages résiduels d’un monde industrialisé en train de s’évanouir. Un monde post-humain dans un temps devenu incertain.

À l’opposé de Jeffrey Vallance, qui tente de retrouver un état primitif et originel, Yvan Salomone trace un devenir du monde dans lequel l’homme n’aurait plus sa place. Deux démarches symétriques, situées aux antipodes du présent, entre origine animale et disparition de l’homme.

Yvan Salomone
— Sans titre, 2001. Aquarelle sur papier, cadre bois. 104 x 145 cm.
— Sans titre, 2002. 9 aquarelles sur papier, cadre bois. 104 x 145 cm chaque.

Jeffrey Vallance
— Man : Chicken, Dog, Turttle and Octopus, 2002. Graphite sur papier. 56 x 76 cm.
— Fish : Snake, Dog, Reptile, Scorpion and Bugs, 2002. Graphite sur papier. 56 x 76 cm.
— Turttle : Longhorn, Chicken, Snake, Squirrel, Fish and Bugs, 2002. Graphite sur papier. 56 x 76 cm.
— Octopus : Man, Fish, Chicken, Dog and Reptile, 2002. Graphite sur papier. 56 x 76 cm.
— Men and Tree Scene, 2002. Graphite sur papier. 56 x 76 cm.
— Men and Rocket Scene, 2002. Graphite sur papier. 56 x 76 cm.
— Men and Snake Scene, 2002. Graphite sur papier. 56 x 76 cm.
— Man : Spider Crab, Squirrel, Deer and Bugs, 2002. Graphite sur papier. 56 x 76 cm.

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