L’exposition « Al(l)one » à la galerie D.X, à Bordeaux, présente les dernières œuvres de Jef Aérosol, chef de file du street art : des peintures au pochoir qui mettent en lumière la dualité humaine entre solitude et immersion dans la foule.
Les peintures au pochoir de Jef Aérosol, chef de file du street art
L’exposition regroupe une trentaine d’œuvres que Jef Aérosol a réalisées spécialement pour l’occasion. Ces peintures sur toile ou sur carton témoignent de sa grande maîtrise du pochoir, sa technique de prédilection qu’il a développée dans les années 1980, lorsqu’il entama sa carrière d’artiste peintre et fit partie de la première vague de street artists français. Jef Aérosol est en effet une figure pionnière de cet art éphémère, dont l’influence se vérifie chez de nombreux jeunes artistes contemporains.
Jef Aérosol illustre le tiraillement entre la solitude et la foule
Le titre de l’exposition, « Al(l)one », forme un jeu de mots autour de « tous », « un » et « seul ». Il résume la thématique des nouvelles peintures de Jef Aérosol : le dilemme universel de l’humanité qui est sans cesse partagée entre la solitude et la confrontation à la foule. Ce problème qui prend une dimension particulièrement forte dans la société actuelle repose sur l’inexorable dualité de l’être humain, tiraillé entre une singularité à la fois précieuse et isolante et la masse des autres, présence à la fois sécurisante et potentiellement dépersonnalisante.
Côté solitude, le tableau intitulé Morgan Avenue Subway Station montre un jeune musicien, jouant de la guitare sur un quai de métro vide. La scène captée dans Le vieil homme et le chat met en lumière l’isolement des personnes âgées à travers la figure d’un vieil homme, assis tête baissée sur un tabouret, seulement accompagné de son chat, qui fait face au spectateur avec un regard presque accusateur. La foule se déploie au contraire dans les tableaux Red Sky, Indonesian Kids et Eclipse.