L’exposition « Le Cabaret du Néant » au site du château du Frac Île-de-France, dans le Parc culturel de Rentilly, associe des œuvres contemporaines et des chefs-d’œuvre de la collection des Beaux-Arts de Paris. Autour du thème du néant dialoguent ainsi un dessin anatomique de Théodore Géricault, une gravure d’Albrecht Dürer et une sculpture de Jules Talrich avec des œuvres modernes de Claire Isorni, Jean-Michel Alberola, Pierre Huyghe, Ann-Veronica Janssens ou encore Hicham Berrada.
« Le Cabaret du Néant » : œuvres anciennes et contemporaines au Frac Île-de-France
Le titre de l’exposition est emprunté à un cabaret à thèmes quelque peu sulfureux qui ouvrit à la fin du XIXe siècle sur le boulevard de Clichy, à Paris. S’y déployait une ambiance à la fois funèbre et humoristique où l’on se jouait avec ironie de situations macabres. Ce traitement parodique du néant s’inscrit dans l’évolution constante du rapport entretenu avec cette notion, au gré des évolutions de la société, des mœurs, des convictions religieuses et des découvertes scientifiques. Du tragique au nihilisme, le sujet du néant est omniprésent dans l’art et la littérature.
Le thème du néant est décliné en trois parties au fil du parcours de l’exposition. La première partie, intitulée « Le festin des inquiétudes », revient sur le passé : de spectaculaires gravures d’Albrecht Dürer et Francisco de Goya et une œuvre de Jean-Michel Alberola sont autant de vanités qui rappellent le destin de l’être face à la mort et nous plongent dans l’imaginaire médiéval marqué par la fragilité de la vie et les croyances occultes.
De Théodore Géricault et Albrecht Dürer à Jean-Michel Alberola et Claire Isorni
La deuxième partie, intitulée « Anatomie de la consolation », s’intéresse, à travers des Å“uvres comme L’ange anatomique de Jacques-Fabien Gautier d’Agoty et Anatomie de l’homme de Théodore Géricault, aux découvertes scientifiques et anatomiques des XIXe et XXe siècles qui permirent d’aborder la mort et le néant sous un angle à la fois plus rationnel et plus immatériel.
Enfin, la troisième partie, intitulée « Fin de partie », invite à travers des œuvres de Marcel Duchamp, Hicham Berrada et Alain Séchas à une ultime contemplation du néant, provoquant une sorte d’ivresse sensible, comme un refus de l’être d’abdiquer devant la fatalité de son existence.