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Jean-Marc Bustamante. Cristallisations

Maître de conférence en esthétique à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, Jacinto Lageira écrit depuis toujours sur le travail de Jean-Marc Bustamante et a entrepris, avec l’artiste, une étude retraçant les rapports de Bustamante avec l’histoire de l’art, la photographie, la philosophie ou encore l’actualité.

Information

Présentation
Jocinto Lageira
Jean-Marc Bustamante. Cristallisations

Jean-Marc Bustamante est l’un des artistes majeurs de la scène européenne, présent dans les collections de nombreux musées. Au fil des trois dernières décennies, son œuvre n’a cessé d’entremêler la sculpture, la peinture et la photographie. En 1978, avec le projet de «faire de la photo qui ne rende pas compte de l’art, mais qui soit de l’art en tant que tel», il réalise ses premiers «tableaux photographiques». Il montre, en grand format et en couleur, tout juste encadrées, sans passe-partout, des vues de maisons, de bâtiments, situés à la périphérie des villes (Tableaux, 1978-1982).

Sans personnages, ces prises de vue veulent «fixer un mouvement lent, celui de la terre, mais aussi celui de la décivilisation». De 1983 à 1987, il signe meubles et objets avec Bernard Bazile, sous le logo Bazile-Bustamante. Il poursuit ensuite un travail de sculpteur avec la série des Intérieurs, des «réminiscences d’objets découpés ayant rapport au corps» ou des Paysages, objets abstraits, reliefs muraux ou sculptures.

Il présente les Lumières (1987-1993), des photos de revues d’architecture des années 1930 et 1960, en noir et blanc, qu’il re-photographie et sérigraphie sur un plexiglas dont la transparence métamorphose la représentation, car il est tenu en avant du mur par quatre supports métalliques. Il utilise la même technique pour les Panoramas (2002), des dessins abstraits agrandis, reportés à l’encre sur plexiglas, qui lui permettent de «créer une relation nouvelle entre le mur et cet objet hybride qui n’est ni une peinture, ni une photographie, ni une sculpture, tout en relevant un peu de chacun de ces domaines». Il montre encore, en superposition, des images en couleur de grandes villes et de leurs banlieues, comme Buenos Aires, Miami, Tel-Aviv ou les abords de lacs suisses. En 2003, des personnages apparaissent dans ses photographies: il réalise pour la Biennale de Venise «Le Pavillon des Amazones», une «chapelle païenne», dans laquelle il mêle portraits photographiques, peintures et dessins abstraits sur plexiglas.

SOMMAIRE

— Du pacte monographique
— L’objet d’une nature photographiée
— L’inscription de l’effacement
— Mandarin lumineux
— Ce qui manque
— Vanités en grisaille
— Morceaux liquides
— Inachevé, fragmentaire
— La taille de la matière
— Colorito-colorado

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