Jean-Luc Verna
Vous n’êtes pas un peu trop maquillé ? – Non
Pour la rentrée 2007 l’Espace à Vendre montre le dessin, l’univers, et la poésie singulière d’un artiste au cheminement « exemplaire » : Jean-Luc Verna (ou l’art ne fait qu’un avec son créateur.) En 2004, 2005 et 2006 l’Espace à Vendre présentait l’oeuvre de Jean-Luc Verna lors d’expositions collectives. En 2007, en collaboration avec sa galerie parisienne Air de Paris, une exposition personnelle rendra compte à Nice -où l’artiste est né, a vécu et travaillé – d’une oeuvre personnelle, forte, reconnue et sans concession.
Né en 1966 à Nice, Jean-Luc Verna vit et travaille à Nice. Depuis la fin des années 80, il mêle dans sa pratique artistique la performance, la musique, le dessin, la photographie et la vidéo. Très tôt, l’artiste est naturellement intervenu sur son corps. Grand, musclé, ce dernier est tatoué d’étoiles et autres motifs. Jean-Luc Verna porte beaucoup de piercings, des prothèses métalliques sur ses dents pour gainer son sourire d’étincelles, et des lentilles de contact colorées ou à motifs qui satanisent son regard. Il se maquille et s’habille souvent de cuir : un corps parfaitement scénographié, qui s’offre et se protège en même temps. Jean-Luc Verna aime se faire photographier. Il est parfois rockstar : chante et danse accompagné de son groupe, les Dum Dum Boys. Il est aussi acteur de cinéma, et a su interpréter tous les rôles dans le film Body double X, de Brice Dellsperger.
Tous ses terrains d’expression ne sont pas forcément équivalents mais forment un ensemble cohérent qui s’organise autour du dessin. Certains d’entre eux sont pensés et produits in situ, au sol ou sur les murs de l’espace d’exposition. L’artiste aime à dire qu’il sensualise l’espace en y tatouant directement ses dessins.
D’autres dessins sont réalisés sur papier, un support qu’affectionne l’artiste qui déplace sa pratique graphique sur différentes strates (calque, photocopie, buvard). Il affine et salit son motif jusqu’à la version définitive, palimpseste chargé d’histoires. Il dessine parfois sur des pages arrachées aux vieux livres, et superpose à ces vecteurs de fictions sa propre mythologie. Il utilise le fusain, la craie, le khôl, le crayon et le fard à maquillage.
Son univers est peuplé de créatures hybrides : des centaures, des faunes, des fées, des fantômes, des chanteuses, des figures sataniques, des morts-vivants et même la mort enceinte.
Et on y voit aussi beaucoup d’étoiles, emblème iconologique de Jean-Luc Verna, qui déclare : “Les étoiles, je n’ai jamais su pourquoi je les aimais tant… peut-être parce que ça représente l’homme.”