Jean-Luc Moulène
Jean-Luc Moulène
La première exposition individuelle de Jean-Luc Moulène à la Galerie Chantal Crousel sera constituée d’un ensemble d’œuvres qui embrassent vingt ans de créativité, ainsi que de nouvelles sculptures, conçues pour l’exposition. Celle-ci sera évolutive dans le temps, et est articulée en deux parties. La première, qui débute le lundi 7 juin, se poursuivra de façon ininterrompue jusqu’à la deuxième – coïncidant avec le vernissage le 2 juillet, et menant ainsi à une progression de l’expérience du spectateur dans l’œuvre.
L’exposition englobe une diversité de supports : des photographies, des sculptures (i.e. les sculptures présentées dans l’exposition « The Altered Everyday » lors de la Biennale de Venise 2003) et des dessins — des cartographies mentales à la recherche de formalisation de l’expérience. Ce large éventail vise une présentation de plusieurs fils conducteurs du travail de Jean-Luc Moulène, ainsi qu’à fournir au spectateur l’occasion de connaître des pièces rarement ou jamais exposées.
Le déploiement de l’exposition en deux parties donne accès à deux aspects de la mise en forme de l’œuvre de Jean-Luc Moulène – de la représentation à la présence. Le dessin y joue un rôle de cartographie de l’expérience qui traduit l’exploration mentale de l’artiste dans sa représentation visuelle, un diagramme libéré de son origine mathématique ou scientifique, organisant l’espace du support en papier, ou celui de la photographie. Dans la deuxième partie de l’exposition, les dessins sur papier cèdent la place à un dessin sur les murs et le sol de la galerie, suggérant une place pour la sculpture : « La guérite », ainsi que pour le visiteur. Le spectateur de la première partie regarde, celui de la deuxième danse, vivant l’œuvre comme une chorégraphie.
Les paradigmes de la recherche photographique s’élargissent et se renouvellent, pensés en termes d’ordres (dont le chaos est une des formes), de mouvement / arrêt, et mis en rapport avec nos structures politiques, sociales… Les Å“uvres, indépendamment de leur support, mettent en tension plusieurs figurations de la réalité.
Le dessin tendant vers la photographie, la photographie vers la sculpture, l’objet envisagé comme une prise de vue – un arrêt d’image qui est un arrêt de temps -, sont une tentative constante d’inversion des systèmes structurés de façon à les faire diverger, correspondre entre eux, à les tester, à les affiner. Les photographies de ciels sont dans le sous-sol de la galerie; les sculptures sphériques sont en constant devenir, presque en mouvement ; les photographies de ruines et de jardins sous-tendent un rapport au temps passé, à l’actualité et au futur, mais refusant toute hiérarchie.
Cette exposition invite à visiter une œuvre dans le cours de son évolution. L’assemblage n’est jamais constant, jamais linéaire et toujours en attente de nouvelles expériences venant le combler et l’enrichir.