ART | EXPO

L’outrepasseur

30 Mai - 03 Sep 2018
Vernissage le 30 Mai 2018

L’exposition « L'outrepasseur » au Centre Pompidou, à Paris, retrace une partie de la carrière de Jean-Jacques Lebel, artiste multi-facettes qui produisit à travers la peinture, le dessin, le collage, l’assemblage, l’happening, le cinéma et l’écriture une œuvre où création artistique et activisme politique sont intimement liés.

L’exposition « L’outrepasseur » au Centre Pompidou, à Paris, revient sur la carrière protéiforme et intense de Jean-Jacques Lebel, en passant en revue ses multiple facettes : le peintre, l’activiste politique, le créateur de happenings…

« L’outrepasseur » Jean-Jacques Lebel, un artiste autodidacte et multi-facettes

L’exposition « L’outrepasseur » dresse le portrait d’un artiste qui fut en effet à la fois l’un des plus importants passeurs et « outrepasseurs » de notre époque en France. La carrière de Jean-Jacques Lebel, entamée au début des années 1950, est marquée par sa « transversalité » selon le terme de son ami Félix Guattari. S’il débuta en tant que peintre, Jean-Jacques Lebel développa ensuite une pratique multiforme en tant que poète, créateur de happenings, cinéaste,  essayiste, traducteur, éditeur…

Réparti en quatre parties, le parcours s’intéresse tout d’abord au Lebel peintre, en évoquant ses relations étroites avec les mouvements surréaliste et dada et des personnalités telles qu’André Breton, Max Ernst, Benjamin Péret, Marcel Duchamp, Man Ray et Meret Oppenheim. Cette proximité intellectuelle et artistique, son goût du jazz et l’usage de psychotropes inspirent la naissance de sa pratique autodidacte.

Jean-Jacques Lebel, artiste et activiste politique

Les œuvres de Jean-Jacques Lebel sont alors teintées d’un esprit de subversion des normes esthétiques et morales. Les dessins comme L’Art et la torture, de 1957, Macumba, de 1959 et Esprit de sel, 1961 ainsi que les peintures comme The Medecin Man, de 1951 et La Ventilatrice ventilée, de 1960, témoignent d’une pratique gestuelle marquée par l’automatisme, à laquelle succède celle  puis s’intéresse à l’assemblage du collage et de l’assemblage (Grosse tête, de 1962, Objet à Dysfonctionnement symbolique, de 1963 ou encore Le Diable, de1965).

On revient ensuite dans la partie « Lebel activiste » sur le caractère indissociable de la création artistique et de l’activisme politique chez Jean-Jacques Lebel. Libertaire et donc assujetti à aucun parti, ce dernier a cependant nourri son œuvre d’un activisme qui s’inscrivit dans les grands combats de son époque. La peinture intitulée Grand tableau antifasciste collectif, réalisée avec cinq de ses amis en réaction aux exactions commises par l’armée française durant la guerre d’Algérie en est un des exemples majeurs.

La partie « Lebel happening » met en lumière le rôle joué par Jean-Jacques Lebel dans l’importation en Europe des happenings. Des photographies témoignent de ces actions inspirées de la pensée subversive de Friedrich Nietzsche ou du Marquis de Sade. Alors que l’on célèbre le cinquantenaire de mai 68 jusqu’au sein des institutions étatiques, l’exposition  « L’outrepasseur » se pose en contrepoint de ces commémorations contraires à l’essence même de cet épisode historique.

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