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Jean Gaumy

Jean Gaumy, membre de l’agence Magnum, photographe et auteur de films documentaires, occupe une place particulière au sein du photojournalisme. Son oeuvre révèle des communautés humaines, des corporations, souvent austères et peu médiatisées.

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Présentation
Alain Bergala
Jean Gaumy

Après des études universitaires de lettres et une expérience de rédacteur et photographe dans la presse régionale, il rejoint l’agence Gamma en 1973 et entame une carrière de photoreporter.

S’il a voyagé depuis plus de trente années sur toutes les grandes terres d’actualités d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Amérique du Sud, si sa célèbre photographie de femmes iraniennes s’entraînant au pistolet a fait le tour du monde, son oeuvre s’attache aussi à révéler des communautés humaines ou des corporations, d’abords parfois austères, et souvent peu médiatisées.

Adepte des “voyages méconnus vers des lieux hors du temps”, un certain goût de la solitude le tient loin des mégalopoles mais proche des rivages marins. À force d’obstination et de persévérance, il réussit à forcer les portes d’univers clos et invisibles du grand public, parvenant à photographier pour la première fois l’intérieur des prisons françaises (1977) ou à documenter durant quatre mois –cette fois en exclusivité mondial– la vie à bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque (2006).

Souvent primés ou distingués, ses films documentaires (La Boucane, 1985; Jean-Jacques, chronique villageoise, 1987; Marcel, prêtre, 1994) et ses reportages explorent le monde de la vie rurale ou maritime, dressant des portraits approfondis de fragments de vies singulières ou de destins collectifs marqués par la rudesse et la nécessité.

Sous son objectif, cheminots et paysans, ouvriers et marins-pêcheurs perpétuent la grande fresque des gestes, des visages et des savoirs de l’âpre et intemporel labeur humain. Homme d’“embarquements”, Jean Gaumy, dont Raymond Depardon parle comme “d’un vrai compagnon de route, jamais satisfait, aimant les gens et dégageant une authenticité qui lui va si bien”, a obtenu en 2001 le prix Nadar pour son ouvrage, Pleine mer, dont les images de pêche en haute mer resteront pour longtemps indépassables.

Méditant sur la quête photographique et le voyage, Jean Gaumy évoque “une route fossile, séculaire, comme un signe engourdi qui vous pousse en avant, indécis entre l’appel et l’absence de tout point d’arrivée”, et parle des photographes comme de “poucets aux façons d’arpenteurs”.

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