Le monde de l’art contemporain n’a pas encore digéré les derniers soubresauts du Palais de Tokyo, que des sources bien informées annoncent déjà le nom du successeur d’Olivier Keappelin à la présidence du futur établissement : Jean de Loisy.
Logique: le commissaire de l’exposition Anish Kapoor au Grand Palais est omniprésent sur la scène médiatique en se moment, et les quelques missions qui lui ont été confiées semblent comme destinées à le «présidentialiser».
Certains diront que son passage éclair dans un Frac au début des années 80 et à Beaubourg (Galeries contemporaines en 1994) en font un homme d’institutions nationales, en même temps que ses responsabilités à la Fondation Cartier au début des années 90 lui donnent du crédit auprès du secteur privé.
Il a surtout été, dans la décennie 2000, le commissaire de deux expositions intellectuellement très douteuses: «La Beauté», à Avignon en 2000, et «Traces du Sacré» en 2008 au Centre Pompidou, dont le catalogue avait été confié à … Mark Alizart, ex-codirecteur du Palais de Tokyo, et actuel conseiller du ministre de la Culture.
Les réseaux marchent encore et rien ne les fera douter.
Comment faudra-t-il dire à ce Ministère que l’art vaut mieux que de telles méthodes de désignation de ses responsables? Qu’une ouverture de poste permet d’obtenir des projets travaillés et solides, et que la scène artistique française dispose de directeurs et de commissaires d’expositions qui ont construit leur compétence en dehors des petits cercles médiatico-parisiens?
Encore faudrait-il leur donner une chance de s’exprimer, et croire en eux comme dans les artistes. Mais comme cette «nomination» concerne le poste de Président et non celui de directeur artistique, et que de Loisy n’a rien d’un gestionnaire, on imagine que le directeur de programmes qu’il fera nommer à ses côtés n’aura pas à argumenter beaucoup plus que lui-même pour décrocher la timbale…