Jean-Claude Ruggirello s’attache à faire révéler aux objets et aux images un autre sens que celui qu’on leur prête habituellement. Pour cela il observe, manipule et invente des techniques capables de faire apparaître des formes nouvelles. Les expériences sur les matériaux sont, dans cette perspective, l’origine de son travail. On perçoit comme finalité de sa démarche la volonté de produire un monde sensoriel inédit et d’en déployer les paramètres singuliers.
Dans l’exposition en question on retrouve la multiplicité des techniques et médiums auxquels Jean-Claude Ruggirello aime avoir recours: une vidéo, des dessins aux formes abstraites découvertes au fil de l’expérience, des céramiques trouées puis traversées par un fil de bronze, des figures géométriques en branche d’acacia, etc. Ces œuvres dialoguent entre elles malgré les différentes textures, entrent «en sympathie» selon l’expression de l‘artiste.
On relève tout particulièrement un intérêt prononcé de l’artiste pour le classicisme comme dans ces branches d’acacia, aux épines saillantes dont la pureté et la violence conjuguées résonnent avec certaines figures de la peinture ancienne. Dans la vidéo, composée de quatre écrans superposés, on voit du lait couler sur des jambes nues et lisses évoquant la statuaire. A travers cet ensemble hétéroclite, Jean-Claude Ruggirello construit un monde et son origine.