Jean-Charles Blais développe depuis les années 1980 une œuvre picturale inspirée des mouvements Nouveaux Réalistes, Pop-ART et Arte Povera de Mario Merz. L’exposition « Voilà », à la galerie Catherine Issert, présente ses travaux les plus récents, qui entrent en dialogue avec d’autres plus anciens.
Jean-Charles Blais : la peinture sur affiches arrachées
Jean-Charles Blais a toujours créé à partir de matériaux de récupération. La plupart de ses tableaux ont été peints sur des affiches publicitaires arrachées, de plus ou moins grande taille. Ce choix original de support oriente l’œuvre qui hérite du format, du matériau, de l’épaisseur de l’affiche ainsi que de ses formes et ses couleurs. « La peinture comme je la mets en Å“uvre sur ce support vient s’arranger de cette préexistence, de cette quantité de formes préliminaires qui sont autant de tableaux déjà faits », explique Jean-Charles Blais. Le travail du peintre consiste ainsi à « ajuster du préalable avec le moment présent ».
« Voilà  » : une représentation épurée du corps
Les œuvres de Jean-Charles Blais rassemblées dans l’exposition « Voilà » représentent deux figures humaines vues de dos en forme de silhouettes noires détachées sur un fond aux teintes bleutées. Il est parfois difficile de discerner s’il s’agit de deux personnages différents ou bien d’un seul accompagné de son ombre. Par moment, les silhouettes courent et fuient ensemble ; à d’autres, elles se reposent l’une sur l’autre et s’enlacent.
Jean-Charles Blais n’a pas pour objectif de raconter des histoires à travers ses tableaux, mais au contraire celui de détacher l’image de son contenu narratif pour mieux se concentrer sur la forme. Dans la représentation du corps, c’est moins le corps que le « comment » de la représentation.